Claudeet Georges Pompidou : l'amour au coeur du pouvoir Replay: vous avez ratés un épisode de Claude et Georges Pompidou : l'amour au coeur du pouvoir ?Ici, sur Replay Guide, vous pouvez regarder une nouvelle fois tous les épisodes de Claude et Georges Pompidou :
Les diffĂ©rents services, mouvements et associations du diocĂšse travaillent de concert Ă  l’animation festive de cette journĂ©e. Ce sont 60 stands qui sont en prĂ©paration ! OrganisĂ©s en 4 villages autour de la Parole de Dieu. Village Grandir de tout cƓur » Bonne humeur et Ă©clats de rire garantis pour relever en famille des dĂ©fis. Chacun de nos petits pas permet de grandir, en taille, en sagesse, en amour
 Avec sainte Bernadette vous pourrez mesurer que grandir est source de bonheur et de joie Ă  partager. Village CƓur en joie » Dans les pas de SƓur Emmanuelle, exprimez votre joie de vivre ! Venez chanter, jouer, vous dĂ©guiser ou encore goĂ»ter la joie qui est en vous. Nous vous attendons tous en famille pour unir nos cƓurs au cri de joie de SƓur Emmanuelle Yalla !! Village CƓur en paix » Avec Martin Luther King faisons un rĂȘve que la paix soit au cƓur de nos vies ! Venez vous dĂ©tendre au calme, expĂ©rimenter un moment de paix, mais aussi Ă©crire sur les murs, construire, rire, chanter, tout chambouler pour que le rĂȘve que nous faisons devienne rĂ©alitĂ© ! Village Au cƓur de la crĂ©ation » Avec saint François, embarquez dans l’arche de NoĂ© venez dĂ©couvrir la beautĂ© mais aussi la fragilitĂ© de notre monde, venez Ă©changer, jouer, crĂ©er, vous Ă©merveiller ! En famille, vous trouverez plein de bonnes idĂ©es pour vivre en harmonie avec la crĂ©ation ! DĂ©fi sportif RelĂšverez le dĂ©fi parcourir la plus grande distance possible sur la journĂ©e. On ne vous en dit pas plus pour l’instant
 sauf qu’un fauve voudra vous barrer le passage ! Autres animations A ces villages viennent s’ajouter des concerts sur la scĂšne centrale, avec Marie-Louise Valentin, Hugues Fantino et Georges Goudet, une tente de la priĂšre, sƓur Agathe viendra faire chanter les plus petits 3 sĂ©quences de chants gestuĂ©s, des gĂ©ants dĂ©ambuleront dans le village et pour les plus grands des confĂ©rences-tables rondes. Voir le programme

ElizabethII et Georges Pompidou (1969-1974) Rolls Press/Popperfoto via Getty Images/Getty Images. En mai 1972, la reine effectue une deuxiùme visite d'État en France, alors que la Grande

Voici 46 cas, autant de situations diffĂ©rentes et souvent dramatiques. Perdre la vie, perdre une bataille ou une place enviĂ©e, perdre un combat idĂ©ologique, perdre la confiance du peuple ou d’un partenaire essentiel, perdre la face et l’honneur. Perdre parce qu’on est faible ou qu’on se croit trop fort, perdre par malchance, par injustice ou par la force des choses et du sens de l’Histoire Louis XVI sous la RĂ©volution. Perdre individuellement, mais aussi en groupe les femmes, les Templiers, les Girondins sous la RĂ©volution, les canuts de Lyon, la Commune de Paris. Certains cas semblent anecdotiques ou paradoxaux – nous assumons, avec des arguments. MalgrĂ© tout, ces perdantes et perdants sont honorĂ©s Ă  des titres divers. Aux grands hommes, la patrie reconnaissante » le PanthĂ©on leur fait place. Ils se retrouvent ici et lĂ  statufiĂ©s ou s’inscrivent dans la toponymie de nos rues, nos places, notre environnement quotidien. Ils figurent dans les livres d’histoire et les dictionnaires, renaissent dans des Ɠuvres de fiction littĂ©raire, théùtrale, lyrique. La sanctification honore volontiers les femmes, Blandine, GeneviĂšve, Jeanne d’Arc. Parfois, les perdants font Ă©cole, crĂ©ant un courant d’idĂ©es, une thĂ©orie, voire une religion qui change le monde – JĂ©sus-Christ, l’exemple incroyable mais vrai ». Autant de qui perd gagne » permettant une revanche posthume. On peut en tirer une petite philosophie de l’Histoire et rĂ©flĂ©chir au travail de mĂ©moire dont on parle tant. C’est le but de nos Ă©ditos et la preuve que les citations bien choisies se rĂ©vĂšlent toujours utiles. C’est aussi l’occasion de dĂ©mentir deux personnages exceptionnellement rĂ©unis À la fin, il n’y a que la mort qui gagne. » 2980Charles de GAULLE 1890-1970, citant volontiers ce mot de STALINE dans ses MĂ©moires de guerre.Toutes les citations numĂ©rotĂ©es sont comme toujours tirĂ©es de notre Histoire en citations Honneur aux perdants, retrouvez nos quatre Ă©ditos De la Gaule aux guerres de Religion Du rĂšgne d’Henri IV Ă  la RĂ©volution De l’Empire Ă  la DeuxiĂšme RĂ©publique De la TroisiĂšme RĂ©publique Ă  nos jours IV. De la TroisiĂšme RĂ©publique Ă  nos jours LOUISE MICHEL ET LA COMMUNE DE PARIS RĂ©volution manquĂ©e, incarnĂ©e par la Vierge rouge » et des socialistes plus ou moins utopistes et radicaux dont les idĂ©es vont nourrir nombre de rĂ©formes Ă  venir. Suite Ă  la tragique rĂ©pression, la mĂ©moire de la Semaine sanglante » marquera les gĂ©nĂ©rations de gauche. Faisons la rĂ©volution d’abord, on verra ensuite. »2330 Louise MICHEL 1830-1905. L’ÉpopĂ©e de la rĂ©volte le roman vrai d’un siĂšcle d’anarchie 1963, Gilbert Guilleminault, AndrĂ© MahĂ© C’est l’hĂ©roĂŻne la plus populaire de cette page d’histoire ex-institutrice, fĂ©ministe, militante rĂ©publicaine et anarchiste, surnommĂ©e la Vierge rouge », elle appelle Ă  l’insurrection les quartiers rouges » de la capitale, ceux qui font toujours peur aux bourgeois Montmartre, Belleville, ĂŽ lĂ©gions vaillantes, / Venez, c’est l’heure d’en finir. / Debout ! La honte est lourde et pesantes les chaĂźnes, / Debout ! Il est beau de mourir. » On la voit sur les barricades dĂšs les premiers jours du soulĂšvement de Paris cause perdue d’avance, rĂ©volution sans espoir, utopie d’un Paris libre dans une France libre » ? En tout cas, rien de moins prĂ©mĂ©ditĂ© que ce mouvement qui Ă©chappe Ă  ceux qui tentent de le diriger, au nom d’idĂ©aux d’ailleurs contradictoires. Au nom du peuple, la Commune est proclamĂ©e ! »2363 Gabriel RANVIER 1828-1879, place de l’HĂŽtel-de-Ville, DĂ©claration du 28 mars 1871. Histoire socialiste, 1789-1900, volume XI, La Commune, Louis Dubreuilh, sous la direction de Jean JaurĂšs 1908 Ranvier est maire de Belleville, ouvrier peintre dĂ©corateur et disciple de Blanqui - l’éternel insurgĂ©. Les Ă©lections municipales du 26 mars n’ont mobilisĂ© que la moitiĂ© des Parisiens 230 000 votants, trĂšs majoritairement de gauche, beaucoup de gens des beaux quartiers ayant fui la capitale 18 Ă©lus bourgeois » refuseront de siĂ©ger Ă  cĂŽtĂ© des 72 rĂ©volutionnaires, jacobins, proudhoniens, blanquistes, socialistes, internationaux. Comment dĂ©finir cette Commune ? Un conseil municipal de gauche, un contre-gouvernement Ă©lu, provisoire et rival de celui de Versailles, un exemple devant servir de modĂšle Ă  la France ? La Commune de Paris se veut tout Ă  la fois, mais ne vivra pas deux mois. Paris ouvrait Ă  une page blanche le livre de l’histoire et y inscrivait son nom puissant ! »2364 ComitĂ© central de la garde nationale, Proclamation du 28 mars 1871. Histoire du socialisme 1879, BenoĂźt Malon En prĂ©sence de 200 000 Parisiens, le comitĂ© central de la garde nationale s’efface devant la Commune, le jour de sa proclamation officielle. Le lyrisme s’affiche Aujourd’hui il nous a Ă©tĂ© donnĂ© d’assister au spectacle populaire le plus grandiose qui ait jamais frappĂ© nos yeux, qui ait jamais Ă©mu notre Ăąme. » Le mouvement s’étend Ă  quelques villes Lyon, Marseille, Narbonne, Toulouse, Saint-Étienne. La rĂ©volution sera la floraison de l’humanitĂ© comme l’amour est la floraison du cƓur. »2365 Louise MICHEL 1830-1905, La Commune, Histoire et souvenirs 1898 Un quart de siĂšcle aprĂšs, elle fait revivre ces souvenirs vibrants et tragiques. Face aux Communards ou FĂ©dĂ©rĂ©s, les Versaillais se prĂ©parent, troupes commandĂ©es par les gĂ©nĂ©raux Mac-Mahon et Vinoy. En plus des 63 500 hommes dont l’État dispose, il y a les 130 000 prisonniers libĂ©rĂ©s par Bismarck – hostile Ă  tout mouvement populaire Ă  tendance rĂ©volutionnaire. Le 30 mars, Paris est pour la seconde fois ville assiĂ©gĂ©e, bombardĂ©e, et Ă  prĂ©sent par des Français. Premiers affrontements, le 2 avril bataille de Courbevoie. Les FĂ©dĂ©rĂ©s ou Communards tentent une sortie de Paris pour marcher sur Versailles oĂč l’AssemblĂ©e nationale s’est repliĂ©e, mais sont arrĂȘtĂ©s par le canon du Mont ValĂ©rien, fort stratĂ©gique investi par les Versaillais depuis le 21 mars les rĂȘveurs de la Commune qualifient les obus qui les Ă©crasent de choses printaniĂšres » ! 17 tuĂ©s dont les 5 premiers fusillĂ©s de la Commune et 25 prisonniers chez les FĂ©dĂ©rĂ©s. Dans l’armĂ©e versaillaise, 5 morts et 21 blessĂ©s. Nous avons la mission d’accomplir la rĂ©volution moderne la plus large et la plus fĂ©conde de toutes celles qui ont illuminĂ© l’histoire. »2369 La Commune, DĂ©claration au peuple français, 19 avril 1871. EnquĂȘte parlementaire sur l’insurrection du 18 mars 1872, Commission d’enquĂȘte sur l’insurrection du 18 mars, comte NapolĂ©on Daru La Commune ne fait pas que se dĂ©fendre et attaquer. Elle gouverne Paris et prend des mesures importantes qui prĂ©figurent l’Ɠuvre de la TroisiĂšme RĂ©publique sĂ©paration des Églises et de l’État, instruction laĂŻque, gratuite et obligatoire en projet. Elle est socialiste quand elle communalise » par dĂ©cret du 16 avril les ateliers abandonnĂ©s par les fabricants en fuite, pour en donner la gestion Ă  des coopĂ©ratives formĂ©es par les Chambres syndicales ouvriĂšres. Ce qui fait Ă©crire Ă  Karl Marx, l’annĂ©e mĂȘme C’était la premiĂšre rĂ©volution dans laquelle la classe ouvriĂšre Ă©tait ouvertement reconnue comme la seule qui fĂ»t encore capable d’initiatives sociales » La Guerre civile en France. Paris sera soumis Ă  la puissance de l’État comme un hameau de cent habitants. »2373 Adolphe THIERS 1797-1877, DĂ©claration du 15 mai 1871. La Commune 1904, Paul et Victor Margueritte Ces mots plusieurs fois rĂ©pĂ©tĂ©s annoncent la Semaine sanglante du 22 au 28 mai. Le chef du gouvernement amasse toujours plus de troupes aux portes de Paris, espĂ©rant sans trop y croire que ses menaces feront cĂ©der les Communards. Puisqu’il semble que tout cƓur qui bat pour la libertĂ© n’ait droit qu’à un peu de plomb, j’en rĂ©clame ma part, moi ! Si vous n’ĂȘtes pas des lĂąches, tuez-moi ! »2375 Louise MICHEL 1830-1905. Histoire de ma vie 2000, Louise Michel, XaviĂšre Gauthier La Vierge rouge se retrouve sur les barricades, fusil sur l’épaule. Paris est reconquis, rue par rue, et incendiĂ©. La derniĂšre barricade des FĂ©dĂ©rĂ©s, rue Ramponeau, tombe le 28 mai 1871. À 15 heures, toute rĂ©sistance a cessĂ©. Le bon Dieu est trop Versaillais. »2378 Louise MICHEL 1830-1905, La Commune, Histoire et souvenirs 1898 Elle tĂ©moigne de l’inĂ©vitable victoire des Versaillais, vu l’inĂ©galitĂ© des forces et de l’organisation. Bilan de la Semaine sanglante, du 22 au 28 mai 1871 au moins 20 000 morts chez les insurgĂ©s, 35 000 selon Rochefort. De son cĂŽtĂ©, l’armĂ©e bien organisĂ©e des Versaillais a perdu moins de 900 hommes, depuis avril. Les journalistes, unanimes, condamnent la rĂ©pression. La Seine est devenue un fleuve de sang. Dans Le SiĂšcle, on Ă©crit C’est une folie furieuse. On ne distingue plus l’innocent du coupable. » Et dans Paris-Journal du 9 juin C’est au bois de Boulogne que seront exĂ©cutĂ©s Ă  l’avenir les gens condamnĂ©s par la cour martiale. Toutes les fois que le nombre des condamnĂ©s dĂ©passera dix hommes, on remplacera par une mitrailleuse le peloton d’exĂ©cution. » 3 500 insurgĂ©s sont fusillĂ©s sans jugement dans Paris, prĂšs de 2 000 dans la cour de prison de la Roquette, plusieurs centaines au cimetiĂšre du PĂšre-Lachaise c’est le mur des FĂ©dĂ©rĂ©s », de sinistre mĂ©moire. Il y aura 400 000 dĂ©nonciations Ă©crites – sur 2 millions de Parisiens, ce fort pourcentage de dĂ©lateurs montre assez la haine accumulĂ©e. On ne peut pas tuer l’idĂ©e Ă  coups de canon ni lui mettre les poucettes [menottes]. »2381 Louise MICHEL 1830-1905, La Commune, Histoire et souvenirs 1898 CondamnĂ©e, dĂ©portĂ©e en Nouvelle-CalĂ©donie, amnistiĂ©e en 1880, elle reviendra en France pour continuer le combat en militante. Le cadavre est Ă  terre, mais l’idĂ©e est debout », dit Hugo Ă  propos de la Commune. La force des idĂ©es est l’une des leçons de l’histoire, la Commune en est l’illustration, malgrĂ© la confusion des courants qui l’animĂšrent. Un chant y est nĂ©, porteur d’une idĂ©e qui fera le tour du monde et en changera le cours, c’est L’Internationale Debout ! Les damnĂ©s de la terre ! / Debout ! Les forçats de la faim ! 
 C’est la lutte finale ; / Groupons-nous et demain / L’Internationale / Sera le genre humain. » Paroles d’EugĂšne Pottier, mises en musique par Pierre Degeyter. [La Commune] fut dans son essence, elle fut dans son fond la premiĂšre grande bataille rangĂ©e du Travail contre le Capital. Et c’est mĂȘme parce qu’elle fut cela avant tout [
] qu’elle fut vaincue et que, vaincue, elle fut Ă©gorgĂ©e. »2384 Jean JAURÈS 1859-1914, Histoire socialiste, 1789-1900, volume XI, La Commune, Louis Dubreuilh 1908 JaurĂšs, qui dirige ce travail en 13 volumes juge Ă  la fois en historien et en socialiste. Homme politique, il sera toujours du cĂŽtĂ© du Travail et des travailleurs. N’excluant pas le recours Ă  la force insurrectionnelle malgrĂ© son pacifisme, il aurait sans doute Ă©tĂ© Communard. Le Paris ouvrier, avec sa Commune, sera cĂ©lĂ©brĂ© Ă  jamais comme le glorieux fourrier d’une sociĂ©tĂ© nouvelle. Ses martyrs seront enclos dans le grand cƓur de la classe ouvriĂšre. »2385 Karl MARX 1818-1883, La Guerre civile en France 1871 Hommage du militant rĂ©volutionnaire, mĂȘme si le thĂ©oricien socialiste Ă©mit de nombreuses rĂ©serves ! Le mouvement ouvrier français restera marquĂ© par les consĂ©quences de la Commune vide dans le rang de ses militants, haine des victimes contre les bourreaux, force du mythe qui s’attache Ă  jamais au nom de la Commune. ADOLPHE THIERS RĂ©publicain de la premiĂšre heure et longtemps condamnĂ© Ă  l’opposition malgrĂ© son goĂ»t du pouvoir, il rate de peu la prĂ©sidence sous la TroisiĂšme RĂ©publique et reste impopulaire dans l’histoire pour sa rĂ©pression de la Commune. Double injustice rĂ©parĂ©e par quelques historiens. Faisons donc la RĂ©publique, la RĂ©publique honnĂȘte, sage, conservatrice. »2060 Adolphe THIERS 1797-1877, Manifeste de M. Thiers. Portraits historiques 1883, H. Draussin Apparition d’un homme politique qui va faire carriĂšre jusque sous la TroisiĂšme RĂ©publique. Pour l’heure, Louis Adolphe Thiers est un jeune avocat qui a frĂ©quentĂ© les milieux libĂ©raux et collaborĂ© au Constitutionnel. En janvier 1830, il crĂ©e un autre journal d’opposition orlĂ©aniste, Le National. Il dĂ©fend une monarchie constitutionnelle de type anglais et s’oppose aux Doctrinaires, Guizot et Royer-Collard pour qui le trĂŽne n’est pas un fauteuil vide ». Ces dĂ©bats agitent l’opinion. La Charte revue et corrigĂ©e, approuvĂ©e le 7 aoĂ»t 1830 par une majoritĂ© de dĂ©putĂ©s 219 contre 33, mais plus de 200 absents, reconnaĂźt certes la libertĂ© de la presse, l’abolition de la censure, l’initiative des lois Ă  la Chambre, la suppression des justices d’exception, tandis que le catholicisme n’est plus religion d’État. Mais l’on se retrouve quand mĂȘme en monarchie. Le 9 aoĂ»t, le duc d’OrlĂ©ans prĂȘte serment sur la Charte et devient Louis-Philippe Ier, roi des Français et non plus roi de France. Thiers va cautionner cette monarchie constitutionnelle, comme le trĂšs rĂ©publicain La Fayette qui s’y est ralliĂ©. Ministre de Louis-Philippe Ă  plusieurs reprises, Thiers tentera de sauver le rĂ©gime en 1848. La RĂ©publique est le gouvernement qui nous divise le moins. »2201 Adolphe THIERS 1797-1877, AssemblĂ©e lĂ©gislative, 13 fĂ©vrier 1850. L’Empire libĂ©ral Louis-NapolĂ©on et le coup d’état 1897, Émile Ollivier Le parti de l’Ordre est au pouvoir et cette majoritĂ© satisfait ou rassure, sous cette DeuxiĂšme RĂ©publique. Mais Thiers se mĂ©fie bientĂŽt de Louis-NapolĂ©on devenu prĂ©sident de cette RĂ©publique, avant d’instaurer le Second Empire suite Ă  un coup d’État. Thiers se retrouve dans l’opposition rĂ©publicaine et se fait remarquer pour sa dĂ©fense des libertĂ©s, puis son hostilitĂ© Ă  la guerre franco-allemande. Pacifier, rĂ©organiser, relever le crĂ©dit, ranimer le travail, voilĂ  la seule politique possible et mĂȘme concevable en ce moment. »2355 Adolphe THIERS 1797-1877, prĂ©sentant son ministĂšre et son programme Ă  l’AssemblĂ©e, Bordeaux, 19 fĂ©vrier 1871. Questions ouvriĂšres et industrielles en France sous la TroisiĂšme RĂ©publique 1907, Pierre Émile Levasseur 1871 annĂ©e de tous les pouvoirs et tous les dangers pour cet homme de 74 ans, Ă©lu dĂ©putĂ© par 26 dĂ©partements Ă  la fois et devenu chef du pouvoir exĂ©cutif de la RĂ©publique », le 17 fĂ©vrier. Lourde tĂąche, dans une France vaincue et dĂ©chirĂ©e. En vieux routier de la politique, Thiers s’engage Ă  respecter la trĂȘve des partis et Ă  diffĂ©rer toute discussion sur la forme du rĂ©gime et la Constitution. Son programme prend le nom de Pacte de Bordeaux. Mais la guerre civile va de nouveau bouleverser le pays et dĂ©jouer tous les plans politiques. Il n’y a qu’une solution radicale qui puisse sauver le pays il faut Ă©vacuer Paris. Je n’abandonne pas la patrie, je la sauve ! »2361 Adolphe THIERS 1797-1877, aux ministres de son gouvernement, 18 mars 1871. Histoire de la France et des Français 1972, AndrĂ© Castelot, Alain Decaux Thiers a dĂ©cidĂ© d’en finir avec la Commune et la Terreur qui s’organise dans Paris, affolant une France majoritairement monarchiste et fondamentalement bourgeoise. Ordre est donnĂ© de dĂ©sarmer les quelque 200 000 gardes nationaux organisĂ©s en FĂ©dĂ©ration et de rĂ©cupĂ©rer les 227 canons qui ont servi Ă  la dĂ©fense de Paris contre les Prussiens, Ă  prĂ©sent regroupĂ©s Ă  Montmartre et Belleville, quartiers populaires. Les 4 000 soldats font leur devoir sans enthousiasme. La foule, les femmes surtout s’interposent. Deux gĂ©nĂ©raux, l’un chargĂ© de l’opĂ©ration, l’autre Ă  la retraite, mais reconnu, sont arrĂȘtĂ©s, traĂźnĂ©s au ChĂąteau rouge ancien bal de la rue Clignancourt, devenu quartier gĂ©nĂ©ral des FĂ©dĂ©rĂ©s, blessĂ©s, puis fusillĂ©s Lecomte et Thomas. Clemenceau, maire du XVIIIe arrondissement et tĂ©moin, est atterrĂ©. On ne connaĂźtra jamais les responsables de cette exĂ©cution sommaire leur nom est la foule » Georges Duby. C’est l’étincelle qui met le feu Ă  Paris, insurgĂ© en quelques heures. Thiers renonce Ă  rĂ©primer l’émeute – il dispose de 30 000 soldats face aux 150 000 hommes de la garde nationale et il n’est mĂȘme pas sĂ»r de leur fidĂ©litĂ©. Il abandonne Paris au pouvoir de la rue et regagne Versailles, ordonnant Ă  l’armĂ©e et aux corps constituĂ©s d’évacuer la place. C’est la premiĂšre journĂ©e de la Commune au sens d’insurrection la tragĂ©die va durer 72 jours. Elle se termine par la Semaine sanglante du 22 au 28 mai. La presse dĂ©nonce la sauvagerie de la rĂ©pression, mais Thiers gagne en popularitĂ© auprĂšs des Français pour ce rĂ©tablissement de l’ordre devenu indispensable. L’heure de gloire semble enfin arrivĂ©e pour le vieux RĂ©publicain. Chef, c’est un qualificatif de cuisinier ! »2418 Adolphe THIERS 1797-1877. Histoire de la France et des Français 1972, AndrĂ© Castelot, Alain Decaux Le petit homme, surnommĂ© Foutriquet pour sa houppe de cheveux et son mĂštre cinquante-cinq, troque son titre de chef du pouvoir exĂ©cutif pour celui, plus prestigieux, de prĂ©sident de la RĂ©publique autoproclamĂ©, le 31 aoĂ»t 1871, tandis que l’AssemblĂ©e se proclame Constituante c’est la loi Rivet dĂ©putĂ© de centre gauche, ami de Thiers. Rappelons que la tĂąche institutionnelle avait sagement Ă©tĂ© remise Ă  plus tard, en fĂ©vrier 1871. Profitant de son prestige, le libĂ©rateur du territoire » s’impose, aussi conservateur que rĂ©publicain, soutenu par Gambetta lui-mĂȘme, rĂ©publicain d’extrĂȘme gauche Ă  la tĂȘte de l’Union rĂ©publicaine. La RĂ©publique existe, elle est le gouvernement lĂ©gal du pays, vouloir autre chose serait une nouvelle rĂ©volution et la plus redoutable de toutes. »2422 Adolphe THIERS 1797-1877, Discours de rentrĂ©e parlementaire, 13 novembre 1872. Discours parlementaires de M. Thiers 1872-1877 posthume, 1883 Il veut dĂ©fendre sa » RĂ©publique qui n’est toujours qu’un rĂ©gime provisoire. Il rappelle que c’est le rĂ©gime qui nous divise le moins » autre idĂ©e opportuniste » et met en garde les monarchistes, majoritaires de l’AssemblĂ©e. La RĂ©publique sera conservatrice ou elle ne sera pas. » Il prĂȘche toujours pour sa paroisse, en l’occurrence sa personne. Et d’insister Tout gouvernement doit ĂȘtre conservateur et nulle sociĂ©tĂ© ne pourrait vivre sans un gouvernement qui ne le serait point. » Il vise alors les rĂ©publicains avancĂ©s de l’AssemblĂ©e. C’est la tactique classique du un coup Ă  droite, un coup Ă  gauche ». Fort de son autoritĂ©, Thiers veut rassurer le pays et pour faire la RĂ©publique, jouer l’alliance des rĂ©publicains modĂ©rĂ©s et des orlĂ©anistes, contre les extrĂȘmes lĂ©gitimistes ultras inconditionnels du drapeau blanc et nostalgiques de la Commune rĂ©volutionnaire. Le conflit va Ă©clater quelques mois plus tard. Il faut tout prendre au sĂ©rieux, mais rien au tragique. »2427 Adolphe THIERS 1797-1877, Discours Ă  la Chambre des dĂ©putĂ©s, 24 mai 1873. Annales de l’AssemblĂ©e nationale, volume XVIII 1873, AssemblĂ©e nationale ContestĂ© pour son parti pris rĂ©publicain par les monarchistes majoritaires, Thiers a perdu son droit de parole Ă  l’AssemblĂ©e prĂ©sident de la RĂ©publique, il ne peut plus s’exprimer que par un message lu, ne donnant lieu Ă  aucune discussion loi de Broglie, du 13 mars. Il se conforme Ă  ce cĂ©rĂ©monial chinois ». La veille, de Broglie l’a interpellĂ© sur la nĂ©cessitĂ© de dĂ©fendre l’ ordre moral », des dĂ©putĂ©s royalistes lui demandant de faire prĂ©valoir une politique rĂ©solument conservatrice ». Le 24 mai au matin, avant la sĂ©ance Ă  la Chambre, il rĂ©affirme sa position rĂ©publicaine La monarchie est impossible il n’y a qu’un trĂŽne, et on ne peut l’occuper Ă  trois ! » Outre le comte de Paris et le comte de Chambord, il y a encore le prince impĂ©rial, fils de NapolĂ©on III. L’aprĂšs-midi, en son absence, par 360 voix contre 334, l’AssemblĂ©e vote un blĂąme contre Thiers. Il offre sa dĂ©mission. Il n’y est pas obligĂ©, mais il est sĂ»r qu’on le rappellera et sa position en sera renforcĂ©e. Le soir, sa lettre est lue Ă  l’AssemblĂ©e qui procĂšde aussitĂŽt Ă  l’élection du nouveau prĂ©sident. La gauche s’abstient
 et le marĂ©chal Mac-Mahon, candidat des royalistes, est Ă©lu. Thiers a jouĂ©, et perdu. Saluons son humour devenu proverbe Il faut tout prendre au sĂ©rieux, mais rien au tragique. » La RĂ©publique, c’est la nĂ©cessitĂ©. »2455 Adolphe THIERS 1797-1877. Discours parlementaires de M. Thiers 1872-1877 posthume, 1883 Dernier message du vieux rĂ©publicain. Il meurt le 3 septembre 1877. Sa famille refuse les obsĂšques officielles. Mais 384 villes sont reprĂ©sentĂ©es et une foule estimĂ©e Ă  un million assiste Ă  ses funĂ©railles parisiennes. L’émotion nationale atteste Ă  la fois l’immense prestige du petit homme et son incontestable rĂ©ussite son ralliement Ă  la RĂ©publique a su rallier le pays Ă  ce rĂ©gime et rĂ©concilier les Français avec les rĂ©publicains. Le presse tĂ©moigne de sa popularitĂ©. Ce vieillard, dont l’histoire Ă©tait celle du pays depuis prĂšs de soixante ans, apparaissait dĂ©jĂ  comme un personnage lĂ©gendaire et, cependant, avec le passĂ©, il reprĂ©sentait pour nous, pour la France rĂ©publicaine et libĂ©rale, un avenir long et utile
 Il avait encore des services Ă  rendre, des conseils Ă  donner, des hommes Ă  Ă©clairer ; sa grande expĂ©rience, sa clairvoyance inaltĂ©rable, sa passion du bien public donnaient Ă  ses avis une autoritĂ© tout Ă  fait unique ». Journal Le Temps, 5 septembre 1877, rĂ©sumant la carriĂšre de Thiers L’impopularitĂ© viendra plus tard, par ignorance de l’histoire certes complexe qui a prĂ©cĂ©dĂ© l’avĂšnement de la TroisiĂšme RĂ©publique et par le culte de la Commune qui ne va cesser de grandir. En 1990, l’historien François Roth rĂ©sume bien Il faut dĂ©barrasser la mĂ©moire de Thiers des lĂ©gendes qui l’obscurcissent. La plupart de ses contemporains l’ont portĂ© aux nues et n’ont pas tari d’éloges sur l’illustre nĂ©gociateur », sur l’éminente sagesse de l’illustre homme d’État ». Les historiens du dĂ©but du [XXe] siĂšcle ont baissĂ© un peu le ton tout en l’approuvant. Puis un courant d’opinion amorcĂ© par les ouvrages d’Henri Guillemin l’a rejetĂ©. Pour les insurgĂ©s de 1968 et les cĂ©lĂ©brants intellectuels du centenaire de la Commune, le cas de Thiers n’est mĂȘme plus plaidable [
] Il faut toujours revenir au contexte de fĂ©vrier 1871. Avec ce qui restait d’armĂ©e, la reprise de la guerre Ă©tait une totale illusion. [
] Thiers a Ă©tĂ© suivi, la mort dans l’ñme, par l’immense majoritĂ© de ses compatriotes. » La Guerre de 70, Fayard, 1990. Je n’aimais pas ce roi des prud’hommes. N’importe ! comparĂ© aux autres, c’est un gĂ©ant. »2456 Gustave FLAUBERT 1821-1880, Ă  la mort de Thiers, Correspondance 1893 
 et puis il avait une vertu rare le patriotisme. Personne n’a rĂ©sumĂ© comme lui la France, de lĂ  l’immense effet de sa mort. » Flaubert, un an plus tĂŽt, s’exclamait pourtant Rugissons contre M. Thiers ! Peut-on voir un plus triomphant imbĂ©cile, un croĂ»tard plus abject, un plus Ă©troniforme bourgeois ! Non, rien ne peut donner l’idĂ©e du vomissement que m’inspire ce vieux melon diplomatique, arrondissant sa bĂȘtise sur le fumier de la bourgeoisie ! Il me semble Ă©ternel comme la mĂ©diocritĂ© ! » Cet hommage posthume et du bout de la plume prendra encore plus de valeur par la suite le personnel politique de la TroisiĂšme RĂ©publique fut – sauf exceptions – d’une grande mĂ©diocritĂ©. CLEMENT ADER Inventeur tout terrain, la TroisiĂšme RĂ©publique ne l’a pas soutenu au mĂȘme titre que d’autres noms. Il reste quand mĂȘme dans la mĂ©moire collective comme le premier aviateur de l’histoire. Ils m’ont Ă©tranglĂ© avec la cravate. »2537 ClĂ©ment ADER 1841-1925. Lettre ouverte Ă  mon grand-pĂšre qui avait le tort d’avoir raison 1995, Marcel Jullian C’est le pionnier de l’aviation avec le premier vol au monde d’un mĂštre de haut et cinquante de long sur Éole I, petit monomoteur, en octobre 1890. Une nouvelle dĂ©monstration au camp de Satory en 1897 Ă©choue en raison d’un vent violent et le ministre de la Guerre ne donne pas suite Ă  sa commande. L’ingĂ©nieur et inventeur par ailleurs touche-Ă -tout renonce en 1903, dĂ©couragĂ© par l’incomprĂ©hension des politiques. Il a ce mot bien plus tard, quand on veut le consoler avec la cravate » en le nommant commandeur de la LĂ©gion d’honneur. Louis BlĂ©riot vengera Ader en traversant la Manche en avion juillet 1909 et Roland Garros, la MĂ©diterranĂ©e septembre 1913. Le vol des oiseaux et des insectes m’a toujours prĂ©occupé  J’avais essayĂ© tous les genres d’ailes d’oiseaux, de chauve-souris et d’insectes, disposĂ©es en ailes battantes, ou ailes fixes avec hĂ©lice
 je dĂ©couvris l’importante courbe universelle du vol ou de sustentation. » ClĂ©ment ADER 1841-1925, L’AĂ©roplane Éole, 1893 Il consacra une partie de sa vie Ă  la rĂ©alisation d’un rĂȘve d’enfant faire voler un plus lourd que l’air autopropulsĂ© ». Ses travaux et recherches pour y parvenir coĂ»taient cher. Il trouva d’abord un parrain Ă  la fois gĂ©nĂ©reux et avisĂ©, l’homme d’affaires Isaac Pereire, crĂ©ateur de la banque moderne avec son frĂšre Isaac-Jacob sous le Second Empire. Pendant la guerre de 1870, employĂ© comme scientifique, ClĂ©ment Ader tente sans succĂšs de rĂ©aliser un cerf-volant capable d’emporter un homme. En 1874, il construit un planeur de neuf mĂštres d’envergure, pesant 24 kg et capable de recevoir un moteur. Certaines photographies de son ami Nadar en tĂ©moignent. Des Ă©tudes menĂ©es au MusĂ©e de l’air et de l’espace du Bourget tendraient Ă  montrer que cette machine Ă©tait capable de s’élever dans les airs. Par la suite, ayant convaincu le ministre de la Guerre de financer ses travaux, Ader aidĂ© de Ferdinand Morel, ingĂ©nieur qui dessina les plans de l’avion Chauve-souris mit au point des prototypes aux voilures inspirĂ©es d’observations naturalistes, imitant l’aile de la chauve-souris. Ader pensait qu’une fois le vol maĂźtrisĂ©, une aile rigide comme celle des oiseaux serait plus efficace et plus solide. Mais il ne fallait pas tenter de reproduire le battement des ailes d’oiseau, le concept de voilure fixe Ă©tant plus appropriĂ©. Entre 1890 et 1897, il rĂ©alisa trois appareils l’Éole, financĂ© par lui-mĂȘme, le ZĂ©phyr Ader Avion II et l’Aquilon Ader Avion III subventionnĂ©s par l’État. GÉNÉRAL BOULANGER Le Brav’ gĂ©nĂ©ral jouit d’une incroyable popularitĂ© qui met en danger la RĂ©publique, avant de sombrer dans le ridicule – aidĂ© par Clemenceau. Il laisse quand mĂȘme son nom au boulangisme », prĂ©curseur du populisme de plus en plus rĂ©pandu. La popularitĂ© du gĂ©nĂ©ral Boulanger est venue trop tĂŽt Ă  quelqu’un qui aimait trop le bruit. »2481 Georges CLEMENCEAU 1841-1929. Le Boulangisme 1946, Adrien Dansette Boulanger est imposĂ© au gouvernement le 7 janvier 1886 par les radicaux, Clemenceau en tĂȘte, avec qui les rĂ©publicains opportunistes doivent compter. Le nouveau ministre de la Guerre devient vite le brav’gĂ©nĂ©ral Boulanger » pour l’armĂ©e, sachant se rendre populaire par diverses rĂ©formes qui amĂ©liorent l’ordinaire du conscrit. Sa popularitĂ© va gagner les rangs des innombrables mĂ©contents du rĂ©gime. Le 14 juillet 1886 sera la premiĂšre apothĂ©ose de sa fulgurante ascension. Il reviendra quand le tambour battra,Quand l’étranger m’naç’ra notre frontiĂšreIl reviendra et chacun le suivraPour cortĂšge il aura la France entiĂšre. »2485 Refrain populaire en l’honneur du gĂ©nĂ©ral Revanche 1887, chanson. Le GĂ©nĂ©ral Boulanger jugĂ© par ses partisans et ses adversaires 1888, Georges Grison Le 8 juillet 1887, la foule se masse Ă  la gare de Lyon pour empĂȘcher le dĂ©part de son idole. La popularitĂ© de Boulanger devenait gĂȘnante pour les rĂ©publicains opportunistes qui ont par ailleurs jaugĂ© le personnage, irresponsable et bien lĂ©ger. En mai, il a perdu son portefeuille sous le nouveau ministĂšre Rouvier. Le voilĂ  expĂ©diĂ© Ă  Clermont-Ferrand pour commander le 13e corps d’armĂ©e. Mais le voilĂ  aussi Ă©ligible. Dissolution, RĂ©vision, Constituante. »2492 GĂ©nĂ©ral BOULANGER 1837-1891, Mot d’ordre de sa campagne Ă©lectorale, printemps 1888. Histoire politique de l’Europe contemporaine 1897, Charles Seignobos Le scandale des dĂ©corations Ă  l’ÉlysĂ©e a transformĂ© la vague de sentimentalitĂ© populaire en mouvement politique le boulangisme, devenu syndicat des mĂ©contents », hostile aux rĂ©publicains opportunistes au pouvoir, menace le rĂ©gime parlementaire. Il rassemble des radicaux qui veulent depuis toujours la rĂ©vision de la Constitution Rochefort, Naquet, des patriotes de droite qui ne rĂȘvent que revanche DĂ©roulĂšde, mais aussi des royalistes et des bonapartistes. Boulanger se pose en champion d’une RĂ©publique nouvelle et crĂ©e son Parti rĂ©publicain national. Clemenceau se mĂ©fie, voyant poindre un nouveau Bonaparte, et Charles Floquet, prĂ©sident du Conseil, dans son discours Ă  la Chambre du 19 avril 1888, qualifie le gĂ©nĂ©ral Boulanger de manteau trouĂ© de la dictature », avant de le blesser dans un duel Ă  l’épĂ©e, le 13 juillet. Pourquoi voulez-vous que j’aille conquĂ©rir illĂ©galement le pouvoir quand je suis sĂ»r d’y ĂȘtre portĂ© dans six mois par l’unanimitĂ© de la France ? »2496 GĂ©nĂ©ral BOULANGER 1837-1891, rĂ©ponse aux manifestants, 27 janvier 1889. Histoire de la TroisiĂšme RĂ©publique, volume II 1963, Jacques Chastenet RĂ©ponse aux manifestants qui lui crient À l’ÉlysĂ©e ! » et marchent vers le palais oĂč le prĂ©sident Carnot fait dĂ©jĂ  ses malles ! Boulanger choisit la lĂ©galitĂ© ce 27 janvier 1889, il choisit aussi d’écouter les conseils de sa maĂźtresse passionnĂ©ment aimĂ©e, Marguerite de Bonnemains– il ignore qu’elle travaille pour la police. Cela laisse le temps au gouvernement de rĂ©agir le ministre de l’IntĂ©rieur, Ernest Constans, accuse Boulanger de complot contre l’État. Craignant d’ĂȘtre arrĂȘtĂ©, il fuit en Belgique. Son prestige s’effondre. Il est mort comme il a vĂ©cu en sous-lieutenant. »2499 Georges CLEMENCEAU 1841-1929, apprenant le suicide du gĂ©nĂ©ral Boulanger sur la tombe de sa maĂźtresse Ă  Ixelles Belgique, le 30 septembre 1891. Histoire de la France 1947, AndrĂ© Maurois L’épitaphe est cinglante, mais la fin du Brave GĂ©nĂ©ral » qui fit trembler la RĂ©publique est un fait divers pitoyable. Le 14 aoĂ»t, le SĂ©nat, rĂ©uni en Haute Cour de justice, l’a condamnĂ© par contumace Ă  la dĂ©portation. Sa maĂźtresse, Mme de Bonnemains, meurt du mal du siĂšcle la phtisie, le 16 juillet 1891. Sur sa tombe, toujours fou d’amour, Boulanger fait graver ces mots Marguerite
 Ă  bientĂŽt ». Le 30 septembre, il revient se tirer une balle dans la tĂȘte, pour ĂȘtre enterrĂ© dans la mĂȘme tombe oĂč l’on gravera Ai-je bien pu vivre deux mois et demi sans toi ? » Parlez-nous de lui, grand-mĂšre,Grand-mĂšre, parlez-nous de lui ! »2500 MAC-NAB 1856-1889, Les Souvenirs du populo, chanson. Chansons du chat noir 1890, Camille Baron, Maurice Mac-Nab Parodie de la cĂ©lĂšbre chanson de BĂ©ranger, comme si Bonaparte et Boulanger Ă©taient Ă©galement sensibles au cƓur du peuple Devant la photographie / D’un militaire Ă  cheval / En habit de gĂ©nĂ©ral / Songeait une femme attendrie. / Ses quatre petits-enfants / Disaient Quel est donc cet homme ? » / Mes fils, ce fut dans le temps / Un brave gĂ©nĂ©ral comme / On n’en voit plus aujourd’hui / Son image m’est bien chĂšre ! » » Le phĂ©nomĂšne Boulanger aura durĂ© trois ans. Mais le nationalisme revanchard va lui survivre dans les milieux de droite. Il porte un nom le boulangisme. Il a surtout un hĂ©ritier, le populisme. En France, nous aurons Pierre Poujade et le poujadisme sous la QuatriĂšme RĂ©publique, Le Pen et le Front national trĂšs prĂ©sent sous la CinquiĂšme. Citons aussi Silvio Berlusconi et Matteo Salvini Italie, Donald Trump États-Unis et Jair Bolsonaro BrĂ©sil. Le populisme est toujours le signe d’une dĂ©mocratie malade oĂč les hommes politiques s’adressent directement aux classes populaires, sans jouer le jeu des institutions rĂ©publicaines. Certains historiens s’intĂ©ressant Ă  ce phĂ©nomĂšne ont trouvĂ© un prĂ©cĂ©dent en la personne de Louis-NapolĂ©on Bonaparte. Mais l’on doit pouvoir remonter plus avant, aussi vrai que l’Histoire se rĂ©pĂšte fatalement, pour le pire et le meilleur. CHARLES PÉGUY ChrĂ©tien mystique, politicien atypique, poĂšte Ă©corchĂ© vif, penseur engagĂ©, volontaire pour la Grande Guerre, il meurt aux premiers jours. Son nom reste, littĂ©ralement inclassable Ă  l’image de l’homme. L’ordre, et l’ordre seul, fait en dĂ©finitive la libertĂ©. Le dĂ©sordre fait la servitude. »2540 Charles PÉGUY 1873-1914, Cahiers de la Quinzaine, 5 novembre 1905 RejetĂ© de tous les groupes constituĂ©s, parce que patriote et dreyfusard, socialiste et chrĂ©tien, suspect Ă  l’Église comme au parti socialiste, isolĂ© par son intransigeance et ignorĂ© jusqu’à sa mort du grand public, c’est l’un des rares intellectuels de l’époque Ă©chappant aux Ă©tiquettes. Voyant d’abord pour seul remĂšde au mal universel l’établissement de la RĂ©publique socialiste universelle », il crĂ©e ses Cahiers de la Quinzaine pour y traiter tous les problĂšmes du temps, y publier ses Ɠuvres et celles d’amis Romain Rolland, Julien Benda, AndrĂ© SuarĂšs. La mystique rĂ©publicaine, c’est quand on mourait pour la RĂ©publique, la politique rĂ©publicaine, c’est Ă  prĂ©sent qu’on en vit. »2556 Charles PÉGUY 1873-1914, Notre jeunesse 1910 Et l’essentiel est que [
] la mystique ne soit point dĂ©vorĂ©e par la politique Ă  laquelle elle a donnĂ© naissance ». C’est dire si PĂ©guy, l’humaniste qui se voudra toujours engagĂ© jusqu’à sa mort aux premiers jours de la prochaine guerre, doit souffrir de la politique politicienne nĂ©e sous la TroisiĂšme RĂ©publique. De plus en plus isolĂ©, il tĂ©moigne Ă  la fois contre le matĂ©rialisme du monde moderne, la tyrannie des intellectuels de tout parti, les manƓuvres des politiques, la morale figĂ©e des bien-pensants. Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre !Heureux les Ă©pis mĂ»rs et les blĂ©s moissonnĂ©s ! »2588 Charles PÉGUY 1873-1914, Ève 1914 Deux derniers alexandrins d’un poĂšme qui en compte quelque 8 000. Le poĂšte appelle de tous ses vƓux et de tous ses vers la gĂ©nĂ©ration de la revanche ». Lieutenant, il tombe Ă  la tĂȘte d’une compagnie d’infanterie, frappĂ© d’une balle au front, Ă  Villeroy, le 5 septembre, veille de la bataille de la Marne. Un site lui est dĂ©diĂ©, pour faire vivre sa mĂ©moire. En exergue, une citation qui le dĂ©finit bien Il y a quelque chose de pire qu’une mauvaise pensĂ©e. C’est d’avoir une pensĂ©e toute faire. » À mĂ©diter. JEAN MOULIN Chef de la RĂ©sistance ralliĂ© Ă  de Gaulle, volontaire pour les missions difficiles, martyre panthĂ©onisĂ© avec tous les honneurs dus Ă  sa mĂ©moire, c’est un Nom qui symbolise l’hĂ©roĂŻsme sous la Seconde guerre. Je ne savais pas que c’était si simple de faire son devoir quand on est en danger. »2748 Jean MOULIN 1899-1943, Lettre Ă  sa mĂšre et Ă  sa sƓur, 15 juin 1940. Vies et morts de Jean Moulin 1998, Pierre PĂ©an Sous-prĂ©fet Ă  27 ans, chargĂ© en 1936 d’acheminer vers l’Espagne rĂ©publicaine le matĂ©riel de guerre soviĂ©tique, il est prĂ©fet d’Eure-et-Loir et refusera, le 17 juin, de signer une dĂ©claration accusant de crimes de guerre les troupes coloniales engagĂ©es dans le secteur de Chartres. RĂ©voquĂ© comme franc-maçon par le gouvernement de Vichy en juillet, il rejoindra de Gaulle Ă  Londres en automne. La mort ? DĂšs le dĂ©but de la guerre, comme des milliers de Français, je l’ai acceptĂ©e. Depuis, je l’ai vue de prĂšs bien des fois, elle ne me fait pas peur. »2785 Jean MOULIN 1899-1943. Vies et morts de Jean Moulin 1998, Pierre PĂ©an PrĂ©fet ayant refusĂ© la politique de Vichy, il rejoint Londres Ă  l’automne 1940. ParachutĂ© en France dans les Alpilles le 1er janvier 1942 comme reprĂ©sentant du gĂ©nĂ©ral de Gaulle », il a pour mission d’unifier les trois grands rĂ©seaux de rĂ©sistants de la zone sud Combat, LibĂ©ration, Franc-Tireur. RĂŽle difficile, vue l’extrĂȘme diversitĂ© des sensibilitĂ©s, tendances et courants ; action Ă  haut risque qu’il paiera bientĂŽt de sa vie. Pierre Brossolette qui agit dans la zone nord, lui aussi arrĂȘtĂ©, se suicidera pour ne pas livrer de secrets sous la torture. BafouĂ©, sauvagement frappĂ©, la tĂȘte en sang, les organes Ă©clatĂ©s, il atteint les limites de la souffrance humaine, sans jamais trahir un seul secret, lui qui les savait tous. »2796 Laure MOULIN 1892-1974, sƓur et collaboratrice de Jean Moulin, tĂ©moignage. AntimĂ©moires Le Miroir des limbes, volume I 1976, AndrĂ© Malraux ChargĂ© d’unifier les rĂ©seaux de la zone sud, Jean Moulin a obtenu le ralliement des communistes, particuliĂšrement prĂ©cieux par leur discipline et leur expĂ©rience de la clandestinitĂ©. Le 27 mai 1943, il crĂ©e Ă  Paris le Conseil national de la RĂ©sistance CNR, mais il est livrĂ© aux Allemands le 21 juin Ă  Caluire RhĂŽne, emprisonnĂ© au fort de Montluc Ă  Lyon. Il meurt des suites de tortures, dans le train qui l’emmĂšne en Allemagne. Battus, brĂ»lĂ©s, aveuglĂ©s, rompus, la plupart des rĂ©sistants n’ont pas parlĂ© ; ils ont brisĂ© le cercle du Mal et rĂ©affirmĂ© l’humain, pour eux, pour nous, pour leurs tortionnaires mĂȘmes. »2718 Jean-Paul SARTRE 1905-1980, Situations II 1948 Prisonnier, libĂ©rĂ© grĂące Ă  un subterfuge, Sartre l’éternel engagĂ© participe Ă  la constitution d’un rĂ©seau de rĂ©sistance. ActivitĂ© clandestine Ă  haut risque en France, 30 000 rĂ©sistants fusillĂ©s, plus de 110 000 dĂ©portĂ©s, dont la plupart morts dans les camps, ou Ă  leur retour. Jean Moulin en fut Ă  la fois le chef prĂ©sident du Conseil national de la RĂ©sistance, le hĂ©ros, le martyr et le symbole. Pauvre roi suppliciĂ© des ombres, regarde ton peuple d’ombres se lever dans la nuit de juin constellĂ©e de tortures. »2797 AndrĂ© MALRAUX 1901-1976, Discours au PanthĂ©on, lors du transfert des cendres de Jean Moulin, 19 dĂ©cembre 1964. AndrĂ© Malraux et la politique L’ĂȘtre et l’Histoire 1996, Dominique Villemot Le corps fut renvoyĂ© Ă  Paris en juillet 1943, incinĂ©rĂ© au PĂšre-Lachaise. Ses cendres supposĂ©es telles ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©es au PanthĂ©on. Cette panthĂ©onisation », reconnaissance suprĂȘme de la patrie Ă  ses hĂ©ros, est l’acte final des cĂ©lĂ©brations du 20e anniversaire de la LibĂ©ration. ROBERT BRASILLACH C’est vĂ©ritablement un cas ». Peut-on lui rendre honneur ? Oui, au titre de son indiscutable talent, reconnu par ses pairs et mĂȘme par de Gaulle ! Mais le gĂ©nĂ©ral refuse sa grĂące au collaborateur et au dĂ©lateur responsable de nombreux morts durant la guerre. En finira-t-on avec les relents de pourriture parfumĂ©e qu’exhale encore la vieille putain agonisante, la garce vĂ©rolĂ©e, fleurant le patchouli et la perte blanche, la RĂ©publique toujours debout sur son trottoir. Elle est toujours lĂ , la mal blanchie, elle est toujours lĂ , la craquelĂ©e, la lĂ©zardĂ©e, sur le pas de sa porte, entourĂ©e de ses michĂ©s et de ses petits jeunots, aussi acharnĂ©s que les vieux. Elle les a tant servis, elle leur a tant rapportĂ© de billets dans ses jarretelles ; comment auraient-ils le cƓur de l’abandonner, malgrĂ© les blennorragies et les chancres ? Ils en sont pourris jusqu’à l’os. »2781 Robert BRASILLACH 1909-1945, Je suis partout, 7 fĂ©vrier 1942 Écrivain de talent et d’autant plus responsable, il s’est engagĂ© politiquement dans l’entre-deux-guerres avec l’Action française le mouvement et le journal, mais c’est comme rĂ©dacteur en chef de Je suis partout qu’il va se faire remarquer. Il prĂŽne un fascisme Ă  la française ». Sa haine du Front populaire et de la RĂ©publique va de pair avec celle des juifs, notamment ceux au pouvoir, comme LĂ©on Blum et Georges Mandel nĂ© Rothschild, ex ministre et dĂ©putĂ©, dont il demande rĂ©guliĂšrement la mise Ă  mort et qui sera assassinĂ© par la Milice française, en juillet 1944. Il est un autre droit que nous revendiquons, c’est d’indiquer ceux qui trahissent. »2794 Robert BRASILLACH 1909-1945. La Force de l’ñge 1960, Simone de Beauvoir La dĂ©lation est la forme la plus infĂąme, parce que la plus lĂąche de la collaboration. À cĂŽtĂ© des trafiquants trop contents de faire des affaires sur le marchĂ© noir, d’autres ont des raisons politiques. Faiblesse devant le vainqueur admirĂ©, calcul pour ĂȘtre du bon » cĂŽtĂ© au jour de la victoire escomptĂ©e, mais aussi et plus rarement, conviction idĂ©ologique mĂȘlant souvent anticommunisme, antisĂ©mitisme, anglophobie. Brasillach est de ce camp. PassĂ© de L’Action française Ă  Je suis partout, il participe Ă  la chasse aux rĂ©sistants, de plus en plus nombreux et organisĂ©s, qui se radicalise en janvier 1943 avec la Milice, police supplĂ©tive de volontaires chargĂ©s de les traquer. Le Service du travail obligatoire STO instituĂ© en fĂ©vrier va augmenter considĂ©rablement le nombre de ceux qui trahissent » pour ne pas aller travailler en Allemagne. DĂ©noncĂ©s frĂ©nĂ©tiquement par Brasillach et ses amis, la rĂ©sistance devient une activitĂ© clandestine Ă  haut risque. Dans les lettres, comme en tout, le talent est un titre de responsabilitĂ©. »2821 Charles de GAULLE 1890-1970, refusant la grĂące de Robert Brasillach. MĂ©moires de Guerre, tome III, Le Salut, 1944-1946 1959, Charles de Gaulle Sur 2 071 recours prĂ©sentĂ©s, de Gaulle en acceptera 1 303. CondamnĂ© Ă  mort pour intelligence avec les Allemands, Brasillach est fusillĂ© le 6 fĂ©vrier 1945. Ses convictions hitlĂ©riennes ne font aucun doute et son journal Je suis partout en tĂ©moigne abondamment. Le procĂšs est bĂąclĂ©, de nombreux confrĂšres tentent de le sauver. Mais le PC voulait la tĂȘte de l’homme responsable de la mort de nombreux camarades et de Gaulle ne lui pardonnait pas celle de Georges Mandel, rĂ©sistant exĂ©cutĂ© par la Milice aprĂšs les appels au meurtre signĂ©s, entre autres, par Brasillach. Et ceux que l’on mĂšne au poteauDans le petit matin glacĂ©,Au front la pĂąleur des cachots,Au cƓur le dernier chant d’OrphĂ©e,Tu leur tends la main sans un mot,O mon frĂšre au col dĂ©grafĂ©. »2822 Robert BRASILLACH 1909-1945, PoĂšmes de Fresnes, Chant pour AndrĂ© ChĂ©nier RĂ©fĂ©rence Ă  ChĂ©nier, poĂšte exĂ©cutĂ© sous la RĂ©volution Ă  la fin de la Terreur, presque au mĂȘme Ăąge. Jean Luchaire journaliste, directeur des Nouveaux Temps et Jean HĂ©rold-Paquis de Radio-Paris subiront le mĂȘme sort, parmi quelque 3 000 condamnĂ©s. L’histoire est Ă©crite par les vainqueurs. »2826 Robert BRASILLACH 1909-1945, Les FrĂšres ennemis dialogue Ă©crit Ă  Fresnes fin 1944, posthume 
 Écrite par les vivants plus que par les vainqueurs et Brasillach ne sera pas fusillĂ© pour cause de dĂ©faite, mais de trahison. L’histoire de la Seconde Guerre mondiale, cette page d’histoire de France encore si sensible et mĂȘme brĂ»lante, fut d’ailleurs réécrite tant de fois que les vaincus ont eu, lĂ©gitimement, le droit de tĂ©moigner aux cĂŽtĂ©s des vainqueurs. PIERRE MENDÈS FRANCE Premier ministre sous la QuatriĂšme RĂ©publique, personnalitĂ© atypique du monde politique, il ne rĂ©siste Ă  l’opposition que 7 mois et 7 jours, mais reste une rĂ©fĂ©rence indiscutable pour les socialistes français en mal de repĂšres. Gouverner, c’est choisir. »2885 Pierre MENDÈS FRANCE 1907-1982, Discours Ă  l’Assemble nationale, 3 juin 1953. Gouverner, c’est choisir 1958, Pierre MendĂšs France La cause fondamentale des maux qui accablent le pays, c’est la multiplicitĂ© et le poids des tĂąches qu’il entend assumer Ă  la fois reconstruction, modernisation et Ă©quipement, dĂ©veloppement des pays d’outre-mer, amĂ©lioration du niveau de vie et rĂ©formes sociales, exportations, guerre en Indochine, grande et puissante armĂ©e en Europe, etc. Or, l’évĂ©nement a confirmĂ© ce que la rĂ©flexion permettait de prĂ©voir on ne peut pas tout faire Ă  la fois. Gouverner, c’est choisir, si difficiles que soient les choix. » Cette formule empruntĂ©e involontairement ? au duc Gaston de LĂ©vis Maximes politiques, 1808 accompagne dĂ©sormais l’homme politique bientĂŽt au pouvoir. Quelques jours avant, dans le premier numĂ©ro de L’Express 16 mai 1953, MendĂšs France Ă©crit À prĂ©tendre tout faire, nous n’avons rĂ©ussi qu’à dĂ©tĂ©riorer notre monnaie, sans satisfaire aucun de nos objectifs [
] Ce n’est pas sur des confĂ©rences diplomatiques, mais sur la vigueur Ă©conomique que l’on fait une grande nation. » Quelques mois plus tard, devant la dĂ©route française dans la guerre d’Indochine, il ajoutera Nous sommes en 1788 », cependant que Paul Reynaud voit en la France l’homme malade de l’Europe ». La dĂ©mocratie, c’est d’abord un Ă©tat d’esprit. »2890 Pierre MENDÈS FRANCE 1907-1982, La RĂ©publique moderne 1962 Le gouvernement Laniel est renversĂ© sur la question de l’Indochine. MendĂšs France le remplace, annonçant qu’il obtiendra un cessez-le-feu avant le 20 juillet. Sa dĂ©claration d’investiture Ă  l’AssemblĂ©e nationale 17 juin 1954 est plutĂŽt musclĂ©e Je ferai appel [
] Ă  des hommes capables de servir, Ă  des hommes de caractĂšre, de volontĂ© et de foi. Je le ferai sans aucune prĂ©occupation de dosage [
] Il n’y aura pas de ces nĂ©gociations interminables que nous avons connues ; je n’admettrai ni exigence ni vetos. Le choix des ministres, en vertu de la Constitution, appartient au prĂ©sident du Conseil investi, et Ă  lui seul. Je ne suis pas disposĂ© Ă  transiger sur les droits que vous m’auriez donnĂ©s par votre investiture. » Bref, MendĂšs France refuse d’emblĂ©e de devenir un homme du systĂšme. Dans son cabinet, il prend des gaullistes le gĂ©nĂ©ral Koenig Ă  la DĂ©fense, des radicaux François Mitterrand Ă  l’IntĂ©rieur. Edgar Faure reste aux Finances et MendĂšs prend le portefeuille des Affaires Ă©trangĂšres. En ce jour anniversaire qui est aussi celui oĂč j’assume de si lourdes responsabilitĂ©s, je revis les hautes leçons de patriotisme et de dĂ©vouement au bien public que votre confiance m’a permis de recevoir de vous. »2891 Pierre MENDÈS FRANCE 1907-1982, TĂ©lĂ©gramme au gĂ©nĂ©ral de Gaulle, 18 juin 1954. MendĂšs France au pouvoir 1965, Pierre Rouanet Son premier jour au pouvoir coĂŻncide avec celui de l’Appel, il y a quatorze. MendĂšs France avoue alors avoir trois grands hommes comme modĂšle PoincarĂ©, Blum et de Gaulle. Le troisiĂšme homme est sceptique sur les chances du nouveau chef du gouvernement Vous verrez, ils ne vous laisseront pas aller jusqu’au bout », lui dira-t-il le 13 octobre. Sept mois et dix-sept jours le titre donnĂ© par MendĂšs France au recueil de ses discours dit trĂšs exactement la durĂ©e de son ministĂšre, renversĂ© le 5 fĂ©vrier 1955. Il cherche plutĂŽt Ă  trancher qu’à s’accommoder, ce qui lui vaut, surtout auprĂšs des jeunes, un prestige certain. Quand on l’aura vu Ă  l’Ɠuvre, on s’apercevra qu’il est dans sa maniĂšre de prendre les problĂšmes l’un aprĂšs l’autre, en quelque sorte Ă  la gorge, sans s’y attarder. Son attitude est celle d’un liquidateur. »2892 AndrĂ© SIEGFRIED 1875-1959, PrĂ©face Ă  l’AnnĂ©e politique 1954 MendĂšs France prend l’affaire indochinoise Ă  bras-le-corps il s’engage Ă  en finir avant le 20 juillet, sinon il dĂ©missionnera. Les accords de GenĂšve sont signĂ©s dans la nuit du 20 au 21 juillet 1954. Le Vietnam est partagĂ© en deux zones, le Nord Ă©tant abandonnĂ© au communisme et Ă  l’influence chinoise et bientĂŽt soviĂ©tique, l’influence occidentale et bientĂŽt amĂ©ricaine prĂ©valant dans le Sud. Six ans et demi de guerre, 3 000 milliards de francs, 92 000 morts et 114 000 blessĂ©s », tel est le bilan de cette guerre, dressĂ© par Jacques Fauvet La QuatriĂšme RĂ©publique. Le Figaro parle d’un deuil » pour la France, mais l’opinion soulagĂ©e sait d’abord grĂ© Ă  MendĂšs d’avoir sorti le pays de ce guĂȘpier oĂč les USA vont s’enliser. Plus tard, il sera pourtant traitĂ© de bradeur ». Les hommes passent, les nĂ©cessitĂ©s nationales demeurent. »2896 Pierre MENDÈS FRANCE 1907-1982, AssemblĂ©e Nationale, nuit du 4 au 5 fĂ©vrier 1955. Pierre MendĂšs France 1981, Jean Lacouture L’AssemblĂ©e vient de lui refuser la confiance 319 voix contre 273 par peur d’une politique d’ aventure » en Afrique du Nord. On l’accuse, dans son discours de Carthage, d’avoir encouragĂ© la rĂ©bellion des Tunisiens et des fellagas d’AlgĂ©rie, alors qu’il est partisan dĂ©clarĂ© de l’AlgĂ©rie française dont il a renforcĂ© la dĂ©fense. Contrairement aux usages et sous les protestations, il remonte Ă  la tribune pour justifier son action. MendĂšs France est restĂ© populaire dans le pays, mais de nombreux parlementaires dĂ©plorent ses positions cassantes, aux antipodes des compromis et compromissions de la QuatriĂšme. Le syndicat » des anciens prĂ©sidents du Conseil et anciens ministres lui reproche de ne pas jouer le jeu politicien et de semer le trouble dans l’hĂ©micycle et ses coulisses. De Gaulle l’avait prĂ©dit Ils ne vous laisseront pas faire ! » MendĂšs France, pour la derniĂšre fois Ă  la tribune, dĂ©fie les dĂ©putĂ©s Ce qui a Ă©tĂ© fait pendant ces sept ou huit mois, ce qui a Ă©tĂ© mis en marche dans ce pays ne s’arrĂȘtera pas
 » Il faudrait ĂȘtre bien inattentif pour croire que l’action de Pierre MendĂšs France fut limitĂ©e aux quelque sept mois et dix-sept jours passĂ©s de juin 1954 Ă  fĂ©vrier 1955 Ă  la tĂȘte du gouvernement de la RĂ©publique. Un Ă©tĂ©, un automne, quelques jours. L’Histoire ne fait pas ces comptes-lĂ . LĂ©on Blum pour un an, Gambetta et JaurĂšs, pour si peu, pour jamais, pour toujours. »2897 François MITTERRAND 1916-1996, Cour d’honneur de l’AssemblĂ©e nationale, Discours du 27 octobre 1982. Le Pouvoir et la rigueur Pierre MendĂšs France, François Mitterrand 1994, Raymond Krakovitch Tel sera l’hommage solennel de Mitterrand, devenu prĂ©sident de la RĂ©publique, Ă  la mort de Pierre MendĂšs France. JACQUES CHABAN-DELMAS Brillant Premier ministre qui lance l’idĂ©e d’une nouvelle sociĂ©tĂ© », il Ă©choue Ă  faire vraiment couple avec Pompidou, prĂ©sident plus pragmatique que social. Sportif aguerri, il se prĂ©cipite trop vite dans la course Ă  sa succession. Il se rattrapera un peu comme maire de Bordeaux pendant 48 ans avec cumul des mandats. Dans ce rĂ©gime, tout ce qui est rĂ©ussi l’est grĂące au prĂ©sident de la RĂ©publique. Tout ce qui ne va pas est imputĂ© au Premier ministre
 mais je ne l’ai compris qu’au bout d’un certain temps. »2937 Jacques CHABAN-DELMAS 1915-2000. Vie politique sous la CinquiĂšme RĂ©publique 1981, Jacques Chapsal C’est une loi qui se dĂ©gage Ă  mesure que passent les gouvernements les fusibles » sont faits pour sauter. Chaban-Delmas l’a Ă©prouvĂ© en Ă©tant le second » de Pompidou – prĂ©sident de la RĂ©publique aprĂšs de Gaulle – sortant vaincu de ce duo qui tourna au duel et injustement Ă  son dĂ©savantage. Pourtant, la cote de popularitĂ© d’un prĂ©sident peut chuter au-dessous de celle de son Premier ministre durablement, dans le cas de Sarkozy et au terme d’un rĂ©fĂ©rendum manquĂ© de Gaulle ou d’une Ă©lection perdue Giscard d’Estaing, il lui arrive de cĂ©der sa place Ă  la tĂȘte de l’État. Nous ne parvenons pas Ă  accomplir des rĂ©formes autrement qu’en faisant semblant de faire des rĂ©volutions. »2953 Jacques CHABAN-DELMAS 1915-2000, AssemblĂ©e nationale, 16 septembre 1969. MĂ©moires pour demain 1997, Jacques Chaban-Delmas Le Premier ministre songe naturellement aux Ă©vĂ©nements de Mai 68, constatant de façon plus gĂ©nĂ©rale que la sociĂ©tĂ© française n’est pas encore parvenue Ă  Ă©voluer autrement que par crises majeures ». C’est un mal français, maintes fois diagnostiquĂ©. Contre les conservatismes » et les blocages », il propose sa nouvelle sociĂ©tĂ© ». La guerre des RĂ©publiques est terminĂ©e. »3113 Jacques CHABAN-DELMAS 1915-2000, prĂ©sentant son gouvernement le 23 juin 1969. La Guerre de succession 1969, Roger-GĂ©rard Schwartzenberg L’UDR soutient ce baron » du gaullisme, rĂ©sistant pendant la guerre et en mĂȘme temps un des piliers de la QuatriĂšme RĂ©publique. On lui passe mĂȘme quelques gestes d’ouverture en direction d’anciens adversaires du GĂ©nĂ©ral. Mais la guerre n’est pas finie entre les partis ! Et les tentatives de sĂ©duction du trĂšs sĂ©duisant Premier ministre vont Ă©chouer. Les centristes d’opposition continueront de dĂ©noncer la dictature de l’ État UDR », tandis que la gauche socialiste et communiste fourbit les armes de l’union qui fera un jour sa force. Il y a peu de moments dans l’existence d’un peuple oĂč il puisse autrement qu’en rĂȘve se dire Quelle est la sociĂ©tĂ© dans laquelle je veux vivre ? J’ai le sentiment que nous abordons un de ces moments. Nous pouvons donc entreprendre de construire une nouvelle sociĂ©tĂ©. »3116 Jacques CHABAN-DELMAS 1915-2000, Discours Ă  l’AssemblĂ©e nationale, 16 septembre 1969 Aucun discours parlementaire de Premier ministre n’eut plus de retentissement, sous la CinquiĂšme RĂ©publique. La dĂ©nonciation du conservatisme » et des blocages » de la sociĂ©tĂ© française annonce un programme ambitieux de rĂ©formes – maĂźtre mot des quatre prochains prĂ©sidents, mais malheureusement pas de Pompidou, aux prioritĂ©s plus concrĂštes que sociĂ©tales ! Chaban-Delmas, dans L’Ardeur 1975, donne de sa nouvelle sociĂ©tĂ© » deux dĂ©finitions L’une politique, c’est une sociĂ©tĂ© qui tend vers plus de justice et de libertĂ© [
] L’autre sociologique, c’est une sociĂ©tĂ© oĂč chacun considĂšre chacun comme un partenaire ». Comment ne pas souscrire Ă  un tel projet ? Tandis que vous parliez, je vous regardais et je ne doutais pas de votre sincĂ©ritĂ©. Et puis, je regardais votre majoritĂ© et je doutais de votre rĂ©ussite. »3117 François MITTERRAND 1916-1996, AssemblĂ©e nationale, 16 septembre 1969. La PrĂ©sidence de Georges Pompidou essai sur le rĂ©gime prĂ©sidentialiste français 1979, Françoise Decaumont L’opposition ne fait pas mauvais accueil au programme du Premier ministre, sur le principe, mais elle doute de sa rĂ©alisation On ne bĂątit pas une nouvelle sociĂ©tĂ© sur des vƓux pieux. » Les difficultĂ©s viendront surtout du scepticisme du prĂ©sident de la RĂ©publique, aux convictions Ă©conomiques plus que sociologiques. On ne tire pas sur une ambulance. »3149 Françoise GIROUD 1916-2003, L’Express, 24 avril 1974 Le trait d’une charitĂ© sans pitiĂ© vise Chaban-Delmas dont la cote ne cesse de baisser dans les sondages, dĂ©but mai 1974. Jeudi 4 avril, avant mĂȘme la fin du discours d’hommage d’Edgar Faure, prĂ©sident de l’AssemblĂ©e nationale, au prĂ©sident dĂ©funt, Chaban-Delmas avait annoncĂ© par un communiquĂ© Ayant Ă©tĂ© trois ans Premier ministre sous la haute autoritĂ© de Georges Pompidou et dans la ligne tracĂ©e par le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, j’ai dĂ©cidĂ© d’ĂȘtre candidat Ă  la prĂ©sidence de la RĂ©publique. Je compte sur l’appui des formations politiques de la majoritĂ© prĂ©sidentielle. » Candidature lancĂ©e trop tĂŽt ? Pas assez solide face Ă  Mitterrand Ă  gauche ? ConcurrencĂ©e par d’autres candidats Ă  droite ? Et Françoise Giroud de commenter Alors que MM. Giscard d’Estaing et Mitterrand provoquent des mouvements intenses d’admiration ou d’hostilitĂ©, parfois d’admiration et d’hostilitĂ© mĂȘlĂ©es, on a envie de demander, sans acrimonie, Ă  M. Chaban-Delmas Et vous, qu’est-ce que vous faites au juste dans cette affaire ? » Il encombre. Comment le battant a-t-il virĂ© Ă  l’ancien combattant ? » Il redevient dĂ©putĂ©, prĂ©sident de l’AssemblĂ©e nationale, toujours sportif et hyperactif, et il retrouve sa mairie de Bordeaux – surnommĂ©e la belle endormie ». ÂgĂ© de 80 ans et presque toujours aussi jeune d’allure, il soutient la candidature d’Alain JuppĂ© et se retire de la vie politique qu’il aura tant aimĂ©e, avec ce constant dĂ©sir de plaire qui irrita Pompidou. ALAIN JUPPÉ Premier ministre de Chirac qui le dĂ©signe comme le meilleur d’entre nous », homme de droite toujours droit dans ses bottes, il paie pour ceux de son camp en assumant diverses malversations. AprĂšs une carriĂšre politique presque aussi longue que Chaban, il lui succĂšde Ă  la mairie de Bordeaux pour dix ans et un marathon des travaux qui rĂ©veille la belle endormie ». Je suis droit dans mes bottes et je crois en la France. »3336 Alain JUPPÉ nĂ© en 1945, Premier ministre, TF1, 6 juillet 1995 Un mois aprĂšs son entrĂ©e en fonction, le plus fidĂšle ami de Chirac doit rĂ©pondre sur le loyer de son appartement parisien, trop bas pour ĂȘtre honnĂȘte, et la baisse de loyer demandĂ©e pour l’appartement de son fils Laurent. Affaire dĂ©risoire, mais symbolique. JuppĂ© devient vite impopulaire sa cote d’avenir » passe de 63 % en juin Ă  37 % en novembre baromĂštre TNS Sofres pour Le Figaro Magazine. Sa dĂ©fense paraĂźt rigide, illustrĂ©e par l’expression qui le poursuivra empruntĂ©e Ă  la cavalerie militaire Je suis droit dans mes bottes. » Autrement dit, je ne plie pas, j’ai ma conscience pour moi. En dĂ©saccord avec son ministre de l’Économie et des Finances, Alain Madelin, il doit faire face Ă  sa dĂ©mission, le 26 aoĂ»t 1995, et le remplace par Jean Arthuis. Mais il reste Premier ministre, droit dans ses bottes. En 1996, AndrĂ© Santini, dĂ©putĂ© de droite et grand faiseur de petites phrases, reçoit le prix d’excellence dĂ©cernĂ© par le trĂšs sĂ©rieux Club de l’humour politique, pour avoir dĂ©clarĂ© Alain JuppĂ© voulait un gouvernement ramassĂ©, il n’est pas loin de l’avoir. » Un Premier ministre, on le lĂšche, on le lĂąche, on le lynche ! »3383 Alain JUPPÉ nĂ© en 1945. La MalĂ©diction Matignon 2006, Bruno Dive, Françoise Fressoz Il a vĂ©cu un court Ă©tat de grĂące, Premier ministre 1995-1997 et maire de Bordeaux. Reconnu plusieurs fois par Chirac comme le meilleur d’entre les hommes de droite », il se rend vite impopulaire par le projet de rĂ©forme des retraites, le gel des salaires des fonctionnaires, la dĂ©route des Juppettes huit femmes dĂ©barquĂ©es du gouvernement aprĂšs quelques mois d’exercice et cette raideur de l’homme qui se dit lui-mĂȘme droit dans ses bottes. » Mais le pire est Ă  venir. En 1998, il est mis en examen pour abus de confiance, recel d’abus de biens sociaux et prise illĂ©gale d’intĂ©rĂȘt » – pour des faits commis en tant que secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du RPR et maire adjoint de Paris aux finances, de 1983 Ă  1995. Le 30 janvier 2004, le tribunal correctionnel de Nanterre le condamne lourdement dix-huit mois de prison avec sursis dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris et dix ans d’inĂ©ligibilitĂ©. L’appel interjetĂ© suspend l’application de la peine, jusqu’à l’arrĂȘt de la cour d’appel. Le 1er dĂ©cembre 2004, condamnation rĂ©duite Ă  quatorze mois de prison avec sursis et un an d’inĂ©ligibilitĂ©. JuppĂ© vit une traversĂ©e du dĂ©sert qui passe par le Canada
 Nombre de commentateurs bien informĂ©s estiment qu’il paie pour Chirac, reconnu comme responsable moralement. Il finira en beautĂ©, maire de Bordeaux, succĂ©dant Ă  Chaban et lui rendant Ă©lĂ©gamment hommage en baptisant l’un des grands travaux que lui doit la ville le fameux pont Jacques Chaban-Delmas qui relie les deux rives de la Garonne. LIONEL JOSPIN Premier ministre socialiste de cohabitation avec Chirac prĂ©sident de droite, il se rĂ©vĂšle beau joueur dans l’échec majeur de la gauche aux prĂ©sidentielles de 2002. Son retrait dĂ©finitif de la vie politique devient paradoxalement son premier titre de gloire. La nation est non seulement la rĂ©alitĂ© vivante Ă  laquelle nous sommes tous attachĂ©s, mais surtout le lieu oĂč bat le cƓur de la dĂ©mocratie, l’ensemble oĂč se nouent les solidaritĂ©s les plus profondes. La France, ce n’est pas seulement le bonheur des paysages, une langue enrichie des Ɠuvres de l’esprit ; c’est d’abord une histoire. »3343 Lionel JOSPIN nĂ© en 1937, Premier ministre, DĂ©claration de politique gĂ©nĂ©rale, 19 juin 1997 La cohabitation va durer cinq ans – un record sous la CinquiĂšme RĂ©publique. Le pouvoir du chef de l’État s’en trouve limitĂ©, mais sur la scĂšne internationale, avec les deux tĂȘtes de l’exĂ©cutif prĂ©sentes aux grands rendez-vous, la France parle d’une seule voix, la sienne. Pour commencer Ă  Ă©crire la suite de l’histoire de la France, Jospin forme un gouvernement d’union, centrĂ© sur quelques proches Martine Aubry, Claude AllĂšgre, Dominique Strauss-Kahn. Principale promesse de campagne les 35 heures payĂ©es 39 pour favoriser le partage du travail. C’est la mesure la plus populaire, la plus contestĂ©e aussi. Martine Aubry, ministre de l’Emploi et de la SolidaritĂ©, reste Ă  jamais la Dame des 35 heures », mĂȘme si Strauss-Kahn fut le premier Ă  prĂ©coniser la rĂ©duction du temps de travail RTT. Ancien professeur, Jospin affirme que l’école est le berceau de la RĂ©publique » et son ami AllĂšgre s’attelle Ă  la rĂ©forme, souhaitant dĂ©graisser le mammouth ». Mot maladroit qui entraĂźnera sa dĂ©mission. Pas de parcours politique sans Ă©chec. Celui de Jospin aux prochaines prĂ©sidentielles sera particuliĂšrement cruel – et sans doute injuste. J’assume pleinement la responsabilitĂ© de cet Ă©chec et j’en tire les conclusions, en me retirant de la vie politique. »3373 Lionel JOSPIN nĂ© en 1937, DĂ©claration du 21 avril 2002, au soir du premier tour des prĂ©sidentielles La gauche est hors-jeu et littĂ©ralement KO, la prĂ©sidentielle va se jouer Ă  droite toute. Lionel Jospin se prĂ©sente Ă  la tĂ©lĂ©vision et devant ses troupes, visage dĂ©fait, voix blanche Le rĂ©sultat du premier tour de l’élection prĂ©sidentielle vient de tomber comme un coup de tonnerre. Voir l’extrĂȘme droite reprĂ©senter 20 % des voix dans notre pays et son principal candidat affronter celui de la droite au second tour est un signe trĂšs inquiĂ©tant pour la France et pour notre dĂ©mocratie. Ce rĂ©sultat, aprĂšs cinq annĂ©es de travail gouvernemental entiĂšrement vouĂ© au service de notre pays, est profondĂ©ment dĂ©cevant pour moi et ceux qui m’ont accompagnĂ© dans cette action. Je reste fier du travail accompli. Au-delĂ  de la dĂ©magogie de la droite et de la dispersion de la gauche qui ont rendu possible cette situation, j’assume pleinement la responsabilitĂ© de cet Ă©chec et j’en tire les consĂ©quences en me retirant de la vie politique aprĂšs la fin de l’élection prĂ©sidentielle. » Ce 21 avril est l’une des dates chocs des annĂ©es 1990-2020 - avec les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, le Non au rĂ©fĂ©rendum sur l’Europe 29 mai 2005, l’attentat hyper-mĂ©diatique contre Charlie Hebdo 7 janvier 2015. Ma mission Ă  moi Ă©tait de conduire la gauche Ă  la victoire prĂ©sidentielle. Et lĂ , on pourrait dire que l’équipage de la gauche a abandonnĂ© son capitaine. »3375 Lionel JOSPIN nĂ© en 1937, Ă  propos du 21 avril 2002. Lionel raconte Jospin 2010, Lionel Jospin Le bilan du parti socialiste Ă©tait honorable, mais son programme dĂ©sespĂ©rĂ©ment vide aucune proposition propre Ă  faire rĂȘver les classes populaires dĂ©boussolĂ©es ou les jeunes avides d’idĂ©al. La campagne, mal conduite, devint une foire d’empoigne entre les 16 candidats, huit Ă  gauche, huit Ă  droite, chacun s’efforçant d’engranger un maximum de voix en prĂ©vision des Ă©lections lĂ©gislatives de juin. Le 21 avril fut parfois analysĂ© comme une nouvelle poussĂ©e d’extrĂȘme-droite, surtout ressenti comme tel par la jeunesse qui manifestait en masse, vent debout. C’est davantage une dĂ©mobilisation de la droite traditionnelle et plus encore de la gauche socialiste. Le PS va proïŹter de ce choc citoyen, des remords du corps Ă©lectoral et d’un rĂ©ïŹ‚exe de vote utile pour s’afïŹrmer comme la seule force autour de laquelle la gauche peut s’organiser. En attendant, Chirac est réélu avec l’alliance de toute la classe politique hormis les extrĂȘmes droite et gauche et un score sans prĂ©cĂ©dent 82,21 % des voix.
PlusprÚs de nous, Georges Pompidou eut à souffrir des médisances à l'égard de sa femme Claude à laquelle le liait une affection profonde. Le 1er octobre 1968, trois mois aprÚs qu'il a quitté son poste de Premier ministre du général de Gaulle, on découvre le corps d'un truand, Markovic, ancien garde du corps d'Alain et Nathalie Delon, deux stars du showbiz .
Biographie de Claude Simon Claude Simon et le Nouveau Roman » Le dĂ©sastre de la guerre dans la Route des Flandres Petite chronologie de La Route des Flandres L’entremĂȘlement des temps dans la Route des Flandres La sexualitĂ© dans le roman La famille dans le roman La gĂ©ographie du roman Un roman Ă  cheval ? Les dialogues dans la Route des Flandres Les prolongements dans l’Ɠuvre de Claude Simon Textes expliquĂ©s Bibliographie de Claude Simon Sur Claude Simon Pour cette Ă©tude, nous utiliserons l’édition Minuit double n° 8, 1960 / 1982. Petite chronologie des Reixach Nous ne donnerons ici que quelques repĂšres, afin de faciliter la lecture ; Claude Simon en effet bouscule volontairement la chronologie, et le lecteur peut ĂȘtre un peu perdu. Au XVIIIĂšme siĂšcle, un ancĂȘtre Reixach, noble et conventionnel, se suicide d’une balle dans la tĂȘte ; un tableau le reprĂ©sente, une fĂȘlure rouge dans la peinture figurant la blessure fatale. Ce suicide est motivĂ© soit par l’infidĂ©litĂ© de son Ă©pouse Virginie, soit par la dĂ©faite militaire 1808-1813. 1936 De Reixach, hobereau et propriĂ©taire d’une Ă©curie de course, ĂągĂ© de 38 ans, Ă©pouse Corinne, une jeune femme de vingt ans sa cadette. Entre 1936 et 1940, Corinne trompe peut-ĂȘtre son mari avec un jockey, Iglesia. Un aprĂšs-midi de juin, De Reixach insiste pour monter une pouliche Ă  la place d’IglĂ©sia ; il perd la course et se dĂ©considĂšre aux yeux de Corinne. Durant la guerre, entre 1939 et 1940, De Reixach est mobilisĂ© ; il fait d’Iglesia son aide de camp ; son cousin Georges, Ă©galement cavalier, sert dans le mĂȘme rĂ©giment comme simple soldat. Celui-ci Ă©voque son pĂšre, un intellectuel obĂšse et impotent, et sa mĂšre, Sabine, dont la mĂšre Ă©tait nĂ©e De Reixach. Pendant l’hiver 1939-1940, Georges et son escadron, comprenant Blum, iglĂ©sia et Wack, sont cantonnĂ©s dans une ferme des Ardennes ; lĂ , des paysans s’affrontent pour une histoire d’adultĂšre, tandis qu’un cheval agonise ; ils effectuent aussi des Ă©tapes de nuit sous une pluie glacĂ©e, avant et aprĂšs ce cantonnement. Durant la dĂ©bĂącle de juin 1940, tout l’escadron auquel appartenait Georges est massacrĂ© dans une embuscade ; Georges s’en sort et se retrouve avec Iglesia et De Reixach. Celui-ci meurt un peu plus tard, sur une route, en tirant son sabre dans un dernier geste de bravoure ; Iglesia et Georges sont faits prisonniers. Durant l’automne 1940, Georges, Blum et IglĂ©sia sont emmenĂ©s en Allemagne dans un wagon Ă  bestiaux. Une captivitĂ© qui dure de l’étĂ© Ă  l’hiver 1940-41, avec une tentative d’évasion ratĂ©e de Georges ; Dans le camp oĂč ils sont dĂ©tenus, en compagnie de Blum, un juif – qui ne tarde pas Ă  mourir de maladie – Georges tente de reconstituer l’histoire de De Reixach. Plus tard, aprĂšs la guerre, il retrouve Corinne qui devient sa maĂźtresse durant 3 mois ; Ă  la fin de l’étĂ© ils passent tous deux une nuit Ă  l’hĂŽtel ; Ă  l’aube, Corinne le quitte. L’entremĂȘlement des temps dans la Route des Flandres Introduction Ainsi que le montre la petite chronologie ci-dessus, plusieurs pĂ©riodes s’entremĂȘlent constamment dans le roman, au point que l’auteur lui-mĂȘme a Ă©prouvĂ© le besoin de fixer par un schĂ©ma les diffĂ©rentes pĂ©riodes, en usant d’un code couleur », comme le montre l’image ci-dessous. La premiĂšre page du plan de montage » de la Route des Flandres. Des moments » diffĂ©rents Le prĂ©sent » du roman Ce que l’on peut considĂ©rer comme le prĂ©sent du roman, pour lequel d’ailleurs alternent le rĂ©cit Ă  la 3Ăšme et Ă  la 1Ăšre personne, s’étend sur plusieurs mois Un cantonnement quelque part dans le Nord de la France, non loin de la route des Flandes c’est lĂ  qu’intervient le tout premier incident avec la lettre de Sabine Ă  De Reixach ; c’est lĂ  aussi qu’aura lieu la dispute entre les paysans, et l’intervention de De Reixach tout ceci se dĂ©roule dans le froid et la pluie, durant l’hiver 1939-40. l’embuscade au cours de laquelle l’ensemble du rĂ©giment sera tuĂ©, sauf quelques survivants, dont Georges nous sommes maintenant en juin 1940. Les trois cavaliers sur la route, et le suicide de Reixach ; cet Ă©vĂ©nement, lĂ©gĂšrement postĂ©rieur au prĂ©cĂ©dent, date Ă©galement de la dĂ©bĂącle de juin 1940. Georges et IglĂ©sia sont faits prisonniers. Durant l’automne, Georges et IglĂ©sia sont transfĂ©rĂ©s en Allemagne. Ce long Ă©pisode s’étire donc durant environ neuf mois, de l’hiver 1939 Ă  l’automne 1940. On peut rattacher Ă  ce prĂ©sent » ce qui apparaĂźt comme une prolepse, une projection dans l’avenir ce qui est racontĂ© au prĂ©sent pourrait n’ĂȘtre qu’un rĂ©cit, fait cinq ans plus tard donc en 1945, Ă  Corinne. Une premiĂšre couche de passĂ© Les annĂ©es prĂ©cĂ©dant immĂ©diatement la guerre constituent une premiĂšre analepse ; on trouve deux moments essentiels L’histoire de Reixach, IglĂ©sia et Corinne du mariage de Reixach avec la jeune femme, Ă  l’adultĂšre supposĂ© de celle-ci avec le jockey IglĂ©sia, puis la course manquĂ©e, tout cet ensemble se dĂ©roule entre 1936 et 1939. Plus prĂšs du rĂ©cit prĂ©sent », les scĂšnes entre Georges et son pĂšre, et les allusions Ă  sa mĂšre Sabine, le tout Ă  la veille de son dĂ©part au front, Ă  la fin aoĂ»t 1939. Une seconde couche, beaucoup plus ancienne Celle-ci remonte au XVIIIĂšme siĂšcle, et reprĂ©sente une sorte de prĂ©paration Ă  l’histoire de Reixach un homme mal mariĂ©, trompĂ© par sa femme avec un valet, et qui se suicide pour des motifs plus ou moins Ă©nigmatiques. Ce passĂ© est matĂ©rialisĂ© par un tableau de famille qui figure sur la couverture du livre. Portrait de l’ancĂȘtre © C. Simon. Un rĂ©cit non linĂ©aire S’il est relativement facile de repĂ©rer ces diffĂ©rents moments de l’histoire des personnages, la difficultĂ© rĂ©side dans l’absence totale de linĂ©aritĂ© comme le montre l’image du plan de montage », les sĂ©quences alternent, se superposent, sans que parfois la jointure » soit visible. Une mĂȘme scĂšne peut ĂȘtre Ă©clatĂ©e entre plusieurs moments du rĂ©cit ainsi, la rencontre avec le cheval mort, qui revient Ă  plusieurs reprises. De mĂȘme, on passe presque sans transition d’un rĂ©cit fait Ă  Blum pendant leur captivitĂ©, au mĂȘme rĂ©cit fait Ă  Corinne, aprĂšs la guerre
 Exemple Observons par exemple une sĂ©rie de sĂ©quences qui se trouve presque Ă  la fin de la premiĂšre partie, entre la page 92 et la page 105. Page 92 Et ceci sa propre main tenant l’arme trop lourde pour son bras d’enfant » Georges Ă©voque ici le geste qu’il a eu, enfant, lorsqu’il a reproduit le geste suicidaire de l’ancĂȘtre, inspirĂ© qu’il Ă©tait par les rĂ©cits de sa mĂšre Sabine. Dans la foulĂ©e, il Ă©voque la chambre de ses parents, inchangĂ©e ou presque depuis le 18Ăšme siĂšcle, puis il imagine, en un vĂ©ritable tableau, son ancĂȘtre lisant les Ɠuvres complĂštes de Rousseau au coin du feu. Le passage s’achĂšve p. 94, par une phrase inachevĂ©e qui lui ferait appliquer contre sa tempe la bouche sinistre et glacĂ©e de ce
 » Page 94 commence une longue parenthĂšse et alors la voix de Blum disant c’est le commentaire ironique de Blum sur la lĂ©gende » des Reixach, qui se termine par la rĂ©ponse Ă©vasive de Georges et Georges Bien sĂ»r. Bien sĂ»r. Bien sĂ»r. Mais comment savoir ?
 » Si la premiĂšre partie nous ramenait, en une analepse, Ă  l’enfance de Georges, l’intervention de Blum nous ramĂšne au temps de la captivitĂ©. Pages 95-99 Georges revient Ă  ses souvenirs d’enfance, et au rĂ©cit trĂšs circonstanciĂ© – presque un ralenti cinĂ©matographique – de la scĂšne oĂč le valet enfonce la porte et trouve le corps dĂ©nudĂ© de Reixach. Page 99 et je me demandais s’il avait alors lui aussi cet air Ă©tonnĂ© vaguement offusqué  » l’évocation nous ramĂšne au moment de l’embuscade et de la mort de Wack ; mais insensiblement, au cours de la page 100, on passe de la mort de Wack Ă  celle de Reixach je suppose qu’en ce qui concernait son esprit il devait y avoir dĂ©jĂ  longtemps qu’il avait franchi le seuil au-delĂ  duquel plus rien ne pouvait le surprendre ou le dĂ©cevoir aprĂšs la perte de ses derniĂšres illusions dans le sauve-qui-peut d’un dĂ©sastre
 » Ici, la dĂ©sillusion ne peut guĂšre s’appliquer qu’à Reixach, Wack Ă©tant considĂ©rĂ© comme trop idiot pour avoir des illusions
 DĂšs lors, c’est la silhouette de Reixach avec son sabre qui s’impose p. 100-101, image hĂ©roĂŻque dĂ©truite par la comparaison grotesque avec les canards sans tĂȘte. Brusque passage aux haies qui cassent les ombres en escalier », avant la rencontre avec un groupe de paysans endimanchĂ©s qui leur disent de partir cette sĂ©quence, postĂ©rieure Ă  la mort de Reixach, prĂ©cĂšde immĂ©diatement le moment oĂč Georges et IglĂ©sia seront faits prisonniers. On est donc revenu en juin 1940. Cette sĂ©quence dure jusqu’à la page 105. Enfin, une brusque rupture intervient p. 105 Puis il se rendit compte que ce n’était pas Ă  Blum qu’il Ă©tait en train d’expliquer tout ça Blum qui Ă©tait mort depuis plus de trois ans maintenant
 » Cette rupture nous ramĂšne en 1945 ; sans doute le rĂ©cit est-il fait Ă  Corinne
 Mais l’ensemble des sĂ©quences antĂ©rieures, que l’on avait lues comme un rĂ©cit direct, se rĂ©vĂšle ĂȘtre un rĂ©cit aprĂšs-coup ! Ainsi, le statut mĂȘme de chaque rĂ©cit devient incertain. Le dĂ©sastre de la guerre dans la Route des Flandres Introduction Longtemps il a paru inconvenant de signaler la prĂ©sence de l’Histoire dans ce roman le dogme du Nouveau Roman » s’y opposait. Mais l’on est revenu heureusement Ă  une interprĂ©tation plus raisonnable de l’Ɠuvre de Claude Simon, qui n’est donc pas une simple combinatoire sans rĂ©fĂ©rent, pur jeu formaliste oĂč l’écriture ne parlerait que d’elle-mĂȘme. Le lecteur repĂšre des moments historiques prĂ©cis dans le roman La fin du XVIIIĂšme siĂšcle, avec l’influence de Rousseau sur l’aristocratie Ă©clairĂ©e l’ancĂȘtre De Reixach lisait toute l’Ɠuvre de Rousseau auprĂšs de sa cheminĂ©e, et la dĂ©sastreuse guerre en Espagne 1808-1814 qui s’acheva par une dĂ©faite française ; l’évolution de la bourgeoisie d’argent au XIXĂšme siĂšcle ; La dĂ©faite devant l’armĂ©e allemande, de l’hiver 1939 Ă  juin 1940. Trois pĂ©riodes cruciales Durant les deux guerres, en Espagne et en France, les protagonistes, les De Reixach, ont jouĂ© le rĂŽle que l’on attendait d’eux l’ancĂȘtre, conventionnel et rĂ©gicide, mais nĂ©anmoins aristocrate, a participĂ© comme cavalier Ă  la guerre NapolĂ©onienne qui visait Ă  exporter la RĂ©volution ; il a donc agi Ă  la fois en Noble en servant dans l’armĂ©e et rĂ©volutionnaire en luttant aux cĂŽtĂ©s de NapolĂ©on. Son descendant, le capitaine, s’est lui aussi engagĂ© dans la prestigieuse cavalerie ; sa mort sabre au clair est typiquement un geste de panache aristocratique mĂȘme s’il est totalement dĂ©placĂ© face aux armes modernes, en l’espĂšce une mitraillette. Quant Ă  la troisiĂšme pĂ©riode, moins importante sans doute, celle qui a vu le triomphe de la bourgeoisie capitaliste, elle a marquĂ© le dĂ©clin de l’aristocratie, au profit d’une nouvelle classe dirigeante. Une image dĂ©sastreuse de la guerre Claude Simon, brigadier durant la seconde guerre mondiale, a vu de ses propres yeux, Ă  la fois les erreurs stratĂ©giques et tactiques qui ont valu Ă  la France une humiliante dĂ©faite, et les souffrances qui en ont rĂ©sultĂ©. Une sĂ©rie d’erreurs et d’incomprĂ©hensions durant l’annĂ©e 1940. Les Français s’attendaient Ă  une attaque semblable Ă  ce qui s’était passĂ© durant la Grande Guerre », Ă  travers la Belgique ils n’avaient pas anticipĂ© une attaque plus Ă  l’Est, du cĂŽtĂ© de Sedan oĂč se tenait la IIĂšme armĂ©e. C’est le fameux plan Dyle », qui aboutit Ă  un dĂ©sastre. Le rĂŽle dĂ©cisif des blindĂ©s n’avait pas non plus Ă©tĂ© compris malgrĂ© les avertissements d’un certain colonel De Gaulle, dans son Memorandum sur l’avĂšnement de la force mĂ©canique adressĂ© dĂšs le 26 janvier Ă  80 personnalitĂ©s on continuait de privilĂ©gier l’infanterie, les blindĂ©s français Ă©tant alors dispersĂ©s, et non concentrĂ©s comme ceux des Allemands ; L’armement allemand, plus moderne et plus performant, permettait aux armĂ©es d’ĂȘtre plus mobiles et de jouer de l’effet de surprise ; Enfin, contrairement Ă  l’armĂ©e allemande, les AlliĂ©s privilĂ©giaient l’arrĂȘt, par exemple sur la ligne Maginot, sur le mouvement. DĂšs lors, ce sont les Allemands qui ont la maĂźtrise du temps attendus vers le 18 mai, l’ennemi arrive dĂšs le 12 mai Ă  la Meuse, Ă  travers les Ardennes. D’oĂč l’emploi absurde d’unitĂ©s Ă  cheval contre une armĂ©e allemande armĂ©e de blindĂ©s et de mitrailleuses ! La terrible expĂ©rience du brigadier Claude Simon. MobilisĂ© le 27 aoĂ»t 1939, il vit d’abord la drĂŽle de guerre ». Les Ă©vĂ©nements se prĂ©cipitent en mai 1940 Le 12 mai 1940, il subit sa premiĂšre attaque Ă  Lez Fontaine, prĂšs de la Meuse belge ; son escadron est dispersĂ©, bat en retraite, se regroupe Ă  Sart-Saint-Laurent ; le 14 mai, l’escadron est rĂ©duit de moitiĂ©. Les 14 et 15 mai, il livre de nouveaux combats et essuie un bombardement d’obus Ă  Tarcienne ; il dĂ©croche au milieu de la nuit. 17 mai Ă  l’aube, le rĂ©giment tombe dans une embuscade Ă  Cousolre ; Simon rejoint seul Solre-le-ChĂąteau oĂč il retrouve son colonel Rey, accompagnĂ© du colonel Cuny qui a lui aussi perdu son rĂ©giment, et d’un cavalier. Il les suit jusqu’à la route d’Avesne oĂč, prĂšs du village de Beugnies, Rey est abattu par un sniper. 18 mai Simon est fait prisonnier Ă  la lisiĂšre du bois de La Garde de la Villette. DĂ©tenu Ă  Avesne, puis Ă  Rance, il rejoint Ă  pied puis en camion Saint Vith, d’oĂč il est transfĂ©rĂ© en train, dans un wagon Ă  bestiaux, un stalag Ă  MĂŒhlberg sur Elbe. Le 27 octobre 1940, il s’évade et rejoint Perpignan. Tous ces Ă©vĂ©nements sont reproduits dans La Route des Flandres jusqu’à la topographie prĂ©cise des lieux, comme en tĂ©moigne ce dessin de Claude Simon La route des Flandres – © C. Simon. Pour agrandir, cliquez sur l’image. On comprend la colĂšre et l’amertume de Claude Simon, qui s’est senti sacrifiĂ© par les États-majors La mort du vieux gĂ©nĂ©ral qui a littĂ©ralement vu disparaĂźtre sa troupe et se tire une balle dans la tĂȘte, exprime symboliquement toute l’absurditĂ© de la guerre, jamais magnifiĂ©e, et toujours dĂ©crite comme un dĂ©sastre. Un mouvement incessant qui n’aboutit qu’à l’embuscade, Ă  la mort ou Ă  la captivitĂ©, symbolisĂ© par le bruit incessant des chevaux sur la route, p. 35-36 ou 42-44 par exemple ; un mouvement sans fin et parfaitement inutile tout le trajet d’IglĂ©sia et Georges aprĂšs la mort de Reixach aboutit Ă  nouveau au cheval mort ils ont tournĂ© en rond p. 114. Je savais parfaitement que c’était impossible qu’il n’y avait pas d’autre issue et qu’à la fin nous serions tous pris », dit Georges alors qu’il est dans le wagon qui l’emmĂšne en Allemagne p. 86. Un esprit chevaleresque » qui ne subsiste plus que sous la forme d’un geste grandiloquent et absurde, que C. Simon dĂ©crit comme un mannequin », ou qu’il compare Ă  des canards auxquels on a coupĂ© la tĂȘte p. 101 ; L’omniprĂ©sence de la boue, de la pluie qui dilue le paysage, du froid et de l’épuisement ; puis, dans le camp, c’est la faim qui devient une torture cf. p. 133. L’obsession de l’agonie et de la mort, notamment par la rĂ©currence du cheval agonisant p. 75, ; finalement, il finit par mourir et on l’enterre p. 304, puis du cheval mort p. 29-32, puis 114-118, 271 ; les hommes aussi meurent sans cesse, le Capitaine, Wack, Blum
 Les civils ne sont plus que de vagues silhouettes, les maisons et les villages sont dĂ©truits et n’offrent aucun refuge. Et tout repĂšre disparaĂźt Y a plus de front, pauvre con, y a plus rien ! » p. 123 Les hommes ne sont plus que des automates, tenant Ă  peine debout, rĂ©duits Ă  des rĂ©flexes Georges, dans la ferme oĂč il a pĂ©nĂ©trĂ©, au dĂ©but de la seconde partie, pour prendre des vĂȘtements civils, commence par pointer son arme sur le propriĂ©taire qui a fait irruption ; puis il s’assied, incapable de rĂ©agir p. 126-128. Et il ne peut que soliloquer ironiquement Dire que ç’aurait Ă©tĂ© mon premier mort. Dire que le premier coup de fusil que j’aurais tirĂ© dans cette guerre ça a failli ĂȘtre pour descendre ce
 » p. 127 ce qui en dit long sur l’impuissance de l’armĂ©e française en dĂ©route ! Par la suite, dans le wagon, il se sent mĂ©tamorphosĂ© en animal p. 112. Et il remarque, Ă  la mĂȘme page, que sa seule blessure dans cette guerre aura Ă©tĂ© celle infligĂ©e par un coup de poing dans le wagon bondĂ© ! Et tout cela est dĂ©pourvu du moindre sens. Une mise Ă  mort ironique de l’hĂ©roĂŻsme L’hĂ©roĂŻsme guerrier, l’exaltation de la guerre sont des sentiments qui suscitent chez Claude Simon une ironie fĂ©roce. Ainsi Ă©voque-t-il le temps de la mobilisation gĂ©nĂ©rale, en 1939 
 dans une lumiĂšre corrodante, des fantĂŽmes sanglĂ©s et bottĂ©s gesticulaient d’une façon saccadĂ©e commes s’ils avaient Ă©tĂ© mus non par leurs cerveaux de soudards brutaux ou idiots mais par quelque inexorable mĂ©canisme qui les forçait Ă  s’agiter, discourir, menacer et parader, frĂ©nĂ©tiquement portĂ©s par un aveuglant bouillonnement d’étendards et de visages qui semblait Ă  la fois les engendrer et les vĂ©hiculer, comme si les foules possĂ©daient une sorte de don, d’infaillible instinct qui leur fait distinguer en leur sein et pousser en avant par une espĂšce d’auto-sĂ©lection – ou expulsion, ou plutĂŽt dĂ©fĂ©cation – l’éternel imbĂ©cile qui brandira la pancarte et qu’elles suivront dans cette sorte d’extase et de fascination oĂč les plonge, comme les enfants, la vue de
Lapolitique s'invite en prime time sur France 2, à l'occasion de la diffusion d'un documentaire événement. Réalisé par Pierre Hurel, Le Clan Chirac sera proposé le mardi 26 février, à
DĂ©bats Cuisine + affiche des Ă©missions dĂ©calĂ©es comme "Chaud devant", menĂ©e de main de maĂźtresse dominatrice par la Canadienne Nadia Giosia, une gothique aux bagouses de bikeuse "No future" et aux stilettos lacĂ©s. PubliĂ© le 04 dĂ©cembre 2012 Ă  16h25 - Mis Ă  jour le 04 dĂ©cembre 2012 Ă  16h48 Temps de Lecture 2 min. Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s France 3 diffusait lundi 3 dĂ©cembre, en seconde partie de soirĂ©e, Claude et Georges Pompidou, l'amour au coeur du pouvoir, un documentaire qui relatait les derniĂšres annĂ©es de Georges Pompidou et, au moment que je l'ai pris en cours, le dernier voyage en URSS du prĂ©sident de la RĂ©publique, en mars 1974, le visage bouffi de cortisone. Pompidou, nous rappelait le commentaire, aimait, comme Leonid Brejnev, la bonne chĂšre. Ce qui, par ricochet mĂ©moriel, me rappela les anciennes Ă©missions culinaires de Raymond Oliver, chef du Grand VĂ©four, et Catherine Langeais, la speakerine favorite de l'Ă©poque, qui furent les vedettes, de 1954 Ă  1967, d'"Art et magie de la cuisine", sur la premiĂšre chaĂźne. Mes souvenirs doivent me tromper quelque peu, car j'Ă©tais tout de mĂȘme bambin, en 1967, Ă  moins que je ne confonde avec des rediffusions ultĂ©rieures du programme ou avec "La vĂ©ritĂ© est au fond de la marmite", l'Ă©mission animĂ©e, quelques annĂ©es plus tard sur Antenne 2, par le fils d'Oliver, Michel Oliver, et Anne-Marie Peysson, une autre speakerine de la tĂ©lĂ©vision de l'Ă©poque devenue animatrice. Certes, on trouve toujours aujourd'hui des programmes culinaires dont le principe respecte celui de feu Raymond Oliver un professionnel indique Ă  un candide comment se tirer des tours et astuces basiques de la cuisine mĂ©nagĂšre ce que faisaient MaĂŻtĂ© Ordonez et Micheline Banzet dans "La Cuisine des mousquetaires", le programme lĂ©gendaire de France 3, ou, aujourd'hui, Eric LĂ©autey et ses apprentis cuisiniers dans "Mon chef bien-aimĂ©", sur Cuisine +. Mais, la tornade de la tĂ©lĂ©-rĂ©alitĂ© Ă©tant passĂ©e par lĂ , avec ses deux programmes phares - "Masterchef" sur TF1 et "Top chef" sur M6, les jeunes ont pris le pouvoir, d'autant qu'il est devenu sexy et cool de s'exposer les mains dans le frichti. Place donc aux jeunes, aux trĂšs jeunes parfois. Je ne parle pas de "Masterchef junior", diffusĂ© en juillet et qui me laisse encore un souvenir attendri, mais d'un programme comme celui du jeune Irlandais Donal Skehan 26 ans, en paraĂźt dix de moins, ancien membre de boys band parti sur les traces cathodiques du chef vedette britannique Jamie Oliver rien Ă  voir avec Raymond et Michel, et qui s'exprime sur un ton autrement moins factice que celui de "Pop Cuisine", dĂ©jĂ  bien dĂ©modĂ©, que prĂ©sentait, avec tutoiement jeuniste de rigueur, le cuisinier amĂ©ricain George Duran, sur Cuisine +, il y a une dizaine d'annĂ©es. Il vous reste de cet article Ă  lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă  des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Avecl’amour, l’argent. Attention, pas avec les cƓurs : Claude Solarz est un tendre. Il fonctionne Ă  l’affect. Il s’emballe en quelques instants pour les gens et leurs projets, et cela lui suffit pour s’engager complĂštement. Quitte Ă  se tromper parfois. Voire Ă  ĂȘtre trompĂ©. « Le tout, c’est de ne pas se tromper trop souvent. Être cocu, c’est stimulant ! » lance-t-il, en
Remplacer un tableau Ă  l’effigie de Colbert par un Pierre Soulages dans les bureaux de Matignon, voilĂ  une idĂ©e qui pouvait surprendre en 1962. Pourtant, Georges et Claude Pompidou n’hĂ©sitent pas Ă  poser devant la toile tout juste accrochĂ©e, tant l’art reprĂ©sente une raison de vivre du couple. Youla Chapoval, Pierre Paulin, Georges Braque, Nicolas de StaĂ«l, Alberto Giacometti, Maurice BĂ©jart ou mĂȘme Pierre Boulez autant d’artistes apprĂ©ciĂ©s des Ă©poux Pompidou depuis les annĂ©es 1930. Une vitrine originale composĂ©e de la correspondance riche entre Claude et Georges Pompidou et ces artistes renommĂ©s mais aussi d’autres documents tĂ©moins billets, visites d’exposition, photographies etc. seront prĂ©sentĂ©s Ă  cette occasion. Le tĂ©moignage d’Alain Pompidou et le commentaire de Bernard BlistĂšne, directeur du centre Pompidou, viendront enrichir la prĂ©sentation de la vitrine. Cette manifestation s'inscrit dans le cadre du cinquantenaire de l'Ă©lection de Georges Pompidou Ă  la prĂ©sidence de la RĂ©publique. Elle est organisĂ©e sous le haut patronage de Monsieur Emmanuel Macron, prĂ©sident de la RĂ©publique. HĂŽtel d
Uneexposition riche et documentĂ©e pour un bel hommage Ă  la beautĂ© du lieu et Ă  la sensibilitĂ© artistique de l’homme. Infos pratiques: "Georges Pompidou et l'art - Une aventure du regard", jusqu'au 19 novembre 2017 au chĂąteau de Chambord (2e Ă©tage). Horaires: d'avril Ă  octobre : 9h-18h, de novembre Ă  mars : 9h - 17h. Documentaire histoire de 1h25min de 2012Le rĂ©cit des quatre annĂ©es et demi du couple Pompidou Ă  l'ElysĂ©e, depuis la calomnie initiale jusqu'Ă  la mort du PrĂ©sident, terrassĂ© par une Claude et Georges Pompidou l'amour au coeur du pouvoirSynopsisDĂ©but octobre 1968, une rumeur enflamme le tout-Paris Claude Pompidou, la femme de l'ancien Premier ministre, aurait fait assassiner un playboy yougoslave, Stephan Markovic, parce qu'il la faisait chanter avec des photos de parties fines. Ce complot sordide scelle le destin de Georges Pompidou, qui vient de quitter Matignon aprĂšs six annĂ©es de fonction. OutrĂ© par cette machination fomentĂ©e par certains gaullistes, il dĂ©cide de briguer la prĂ©sidence. Ce documentaire raconte les quatre annĂ©es et demi du couple Pompidou Ă  l'ElysĂ©e, depuis la calomnie initiale jusqu'Ă  la mort du prĂ©sident, terrassĂ© par une leucĂ©mie. sx4P. 205 340 302 255 473 377 392 82 436

claude et georges pompidou l amour au coeur du pouvoir