Deuxpoèmes de suite, c’est assez surprenant mais ce poème de la philosophe Simone Weil (1909-1943) reflète parfaitement l’esprit que nous devons avoir et garder en
Publié le 09/08/2013 à 0349 , mis à jour à 0758 Triste et humide. Hier, le ciel de Bagnères-de-Bigorre était à l’image du chagrin de ses habitants, bouleversés d’avoir perdu davantage sans doute que leur maire un ami, un proche, une figure paternelle. Plusieurs centaines de personnes sont restées aux portes de l’église Saint-Vincent pour écouter la retransmission audio des obsèques, autant se trouvaient à l’intérieur de l’édifice pour assister à la cérémonie religieuse pour dire adieu, à monsieur le maire». Le cercueil de Rolland Castells, porté par les Chanteurs montagnards d’Alfred Roland, est entré dans l’église sur une douce mélodie de Django Reinhardt, précédé par les porte-drapeaux des associations d’anciens combattants. Après la prise de parole bouleversante de son fils Yann, son neveu Victor a retracé brièvement sa vie et son amour pour le Stade bagnérais tu es parti trop vite, tu nous manques déjà». L’épouse de l’ancien maire de Bagnères André de Boysson a témoigné de la profonde amitié qu’avait son mari» pour Rolland Castells Mon mari l’aimait comme un fils. Il était admiratif de son intelligence, de sa fidélité, de sa force de travail et de son humanisme». La cérémonie religieuse célébrée par l’évêque, Mgr Nicolas Brouwet, a été marquée par d’autres moments d’émotion la lecture du splendide poème de Simone Veil, Il restera de toi», choisi par sa compagne Agnès, et après l’offertoire, un Agnus Dei» des Chanteurs montagnards d’Alfred Roland à vous donner des frissons. Le temps des discours civils a suivi celui de l’office religieux. C’est le premier adjoint au maire de Bagnères, Jean-Bernard Sempastous, qui a pris la parole le premier Il y a trois sortes d’hommes avec lesquels il est utile de se lier d’amitié les hommes droits, les hommes sincères et les hommes qui ont beaucoup appris. Rolland Castells était l’un de ces hommes, il était mon ami et mon père spirituel. Pendant près de vingt ans, à ses côtés, j’ai grandi et j’ai appris». Jean-Bernard Sempastous a mis en avant sa pugnacité» tout autant que son côté pédagogue». Pour l’élu, ses nombreuses réalisations des grands thermes au stade nautique De-Boysson, en passant par les halles, Aquensis, l’Alamzic, jusqu’au site industriel Soulé resteront le témoignage de sa formidable vitalité de bâtisseur». Il a rendu également hommage au grand sportif, ancien rugbyman, fervent supporter du Stade bagnérais, qui aimait aussi beaucoup le vélo». Michel Pélieu, président du conseil général dont il était un élu combatif et constructif, a usé de la métaphore du bloc et de la montagne» pour décrire ce gaillard» qui, parfois, avait une face un peu abrupte, comme toutes les montagnes». Et dans le même temps, Michel Pélieu a fait l’éloge de l’homme de consensus, éloigné des politiques partisanes et des considérations idéologiques», au service exclusivement du développement équilibré de son territoire et du bien-être de ses habitants. Comme tu avais coutume de dire que Bagnères ne t’appartenait pas, c’est toi qui lui appartenais». Il revenait au préfet des Hautes-Pyrénées Henri d’Abzac de rendre l’hommage de la République à l’un de ses serviteurs. De la passion du rugby, a-t-il souligné, il a tiré le goût de la compétition, du combat loyal, de l’esprit d’équipe, de l’endurance et de la ténacité.» Des qualités qu’il a mises au service de son engagement public déterminé et durable», démontrant un attachement profond à sa commune, sa vallée et ses montagnes». Le représentant de l’État a mis en avant sa politique active de reconversion économique, sociale, notamment, en faveur de l’insertion des jeunes et culturelle. Ce sont des personnalités comme les siennes qui forgent notre pacte républicain», a-t-il conclu. À la fin des discours, l’assistance a retenu son souffle pour un ultime moment d’émotion. Sur la musique de Sound of silence», de Simon and Garfunkel, le cercueil de Rolland Castells, porté par les joueurs du Stade bagnérais, est sorti de l’église sous les applaudissements. Pour rejoindre l’éternité. François Bayrou était là et de nombreuses personnalités François Bayrou, président du MoDem auquel avait appartenu Rolland Castells, a assisté aux obsèques, comme le président de la région Martin Malvy, le président du conseil économique et social Jean-Louis Chauzy, la députée Jeanine Dubié, les députés honoraires Pierre Forgues et Chantal Robin-Rodrigo, les sénateurs François Fortassin et Josette Durrieu, les maires de Tarbes et de Lannemezan Gérard Trémège et Bernard Plano. Le député Jean Glavany était retenu à l’étranger. Une grande partie des conseillers généraux était présents pour rendre hommage à leur collègue, de même que la plupart des anciens joueurs du Stade bagnérais et des personnalités de la cité thermale comme Jean-Michel Aguirre et Jean Gachassin. L’ancien sous-préfet David Ribeiro a aussi fait le déplacement depuis l’Isère.
Lamort n'est rien de Charles Péguy La mort n'est rien Je suis simplement passé dans la pièce à côté. Je suis moi. Tu es toi. Ce que nous étions l'un pour l'autre, nous le sommes toujours. À l’annonce d’un décès, il est parfois difficile de mettre des mots sur la peine et le chagrin ressentis en présentant ses condoléances aux proches du défunt. Lorsqu’on ne sait pas quoi dire, il est possible d’utiliser les mots d’un ou d’une autre. Chanson, texte, poème de deuil… Depuis de nombreuses années, les artistes écrivent sur la mort et le deuil. Reste à chacun de trouver les mots qu’il souhaite partager avec la famille en deuil. Voici quinze exemple de poème de deuil. Des poèmes de deuil qui s’adresse au défunt Il restera de toi, Simone Veil Il restera de toi ce que tu as donné. Au lieu de le garder dans des coffres rouillés. Il restera de toi de ton jardin secret, Une fleur oubliée qui ne s’est pas fanée, Ce que tu as donné, en d’autres fleurira. Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera. Il restera de toi ce que tu as offert Entre les bras ouverts un matin au soleil. Il restera de toi ce que tu as perdu Que tu as attendu plus loin que les réveils, Ce que tu as souffert, en d’autres revivra. Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera. Il restera de toi une larme tombée, Un sourire germé sur les yeux de ton coeur. Il restera de toi ce que tu as semé Que tu as partagé aux mendiants du bonheur. Ce que tu as semé, en d’autres germera. Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera. Un poème de deuil de Ludiane de Brocéliande Je t’aime et t’aimerai Ce regard triste et froid Que j’avais remarqué Il ne me trompait pas Tu ne m’avais rien dit Mais j’avais deviné Que la vie te quittait Et que tu savais Il est des mots parfois Si durs à prononcer Que seul le silence En transporte l’essence Dans les âmes écorchées Je me souviens encore De ton dernier sourire De tes doigts dans les miens De tes mains diaphanes De tes lèvres entrouvertes Qui n’ont pu prononcer Une dernière fois Ces trois mots de l’amour Qui nous réunissaient Je ne t’ai pas confié Que la vie ici-bas Sans toi ne serait plus Je n’ai pas oublié Tout l’amour dans tes yeux Lorsqu’ils m’ont dit adieu Demain dès l’aube, Victor Hugo Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends. J’irai par la forêt, j’irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai, les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et, quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. Un poème de deuil de Marina Tsvetaïeva Je te remercie, mon amie, Pour ta respiration légère, La tendresse des mains qui somnolent Et le chuchotement des lèvres Somnolentes, pour ces tempes creuses, Pour l’arc de tes sourcils, et Pour cette absence d’angoisse, En toi, devant mon sang sauvage. Pour la paume de ma main posée Sur ma poitrine comme un médaillon, Pour ce feu qui s’est mis à couler Lentement, dans mes veines tendues. Pour ce regard redevenu clair, Tourné vers ton visage, et Pour ce que toi, mon ange, tu es Toi, Et que tu es auprès de moi. Lire aussi 5 idées pour un hommage en photos à votre défunt Poème deuil des mots qui donnent espoir J’irai toucher ton âme, Ludiane de Brocéliande Quand je ne serai plus Que l’ombre de moi-même Lorsque la nuit prendra La teinte de mes jours Quand mon corps sera froid Comme le lit de l’eau Lorsqu’enfin de là-bas Viendra la délivrance Je rirai aux éclats De mes désespérances Chemin de vie, Madeleine Cohérier Si ton cœur est triste Donne-lui la semence De nouveaux espoirs. Cherche au plus profond de toi Et tu découvriras des merveilles, Une partie que tu avais oubliée. Prends le temps de regarder ta vie. Va dans le jardin de ton âme Et tu trouveras la plénitude. Si tu ne peux pas réaliser tes désirs, Il te reste l’espoir qu’un jour Tu aies d’autres joies. Si la pluie inonde ton visage Et cache tes larmes Dis-toi que le soleil les séchera. Souris à la vie, Car si aujourd’hui rien ne va, Il reste demain. Avance sur le chemin de vie Car au bout tu verras, Inscrit dans le ciel En lettres de feu, Le mot ESPOIR. Mon testament spirituel, Sœur Emmanuelle Je suis moi, vous êtes-vous. Ce que nous étions les uns pour les autres, nous le sommes toujours. Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné. Parlez de moi comme vous l’avez toujours fait. N’employez pas un nom différent, ne prenez pas un air solennel et triste. Continuez à rire de e qui nous faisait rire ensemble. Priez, souriez, pensez à moi, priez pour moi. Que mon nom soit prononcé comme il l’a toujours été, sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre. La vie signifie tout ce qu’elle a toujours signifié. Elle est ce qu’elle a toujours été. Le fil n’est pas coupé. Pourquoi serais-je hors de votre pensée simplement parce que je suis hors de votre vue ? Je vous attends. Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin. Vous voyez, tout est bien. Le dernier message, Ali Chibani Lorsque j’arriverai, au bas de cette page, Et que le dernier mot indiquera la fin, Peut-être direz-vous, que cela est dommage Qu’on ne puisse te voir, le lendemain matin. Lorsque vous y lirez, ce tout petit message, Peut-être en aurez-vous, un soupçon de chagrin, Peut-être, même alors, me ferez-vous l’hommage, Ici, de quelques vers déposés en quatrains. Et si, je les perçois, au-delà des nuages, Et que je vois alors, se tendre quelques mains, Oublierai-je mon temps, oublierai-je mon âge, Pour que vous m’entendiez, là-haut, avec entrain… Amis, ne pleurez pas, la Terre est un passage, Où vouloir y rester, apparait comme vain, Nous y avons vécu et connu le partage, Ne gâchez pas l’instant, trinquez avec du vin. À lire Elle organise des Fêtes du souvenir pour rendre hommage à nos défunts ! Poème deuil ces textes qui évoquent la tristesse Tristesse, Alfred de Musset J’ai perdu ma force et ma vie, Et mes amis et ma gaîté ; J’ai perdu jusqu’à la fierté Qui faisait croire à mon génie. Quand j’ai connu la Vérité, J’ai cru que c’était une amie ; Quand je l’ai comprise et sentie, J’en étais déjà dégoûté. Et pourtant elle est éternelle, Et ceux qui se sont passés d’elle Ici-bas ont tout ignoré. Dieu parle, il faut qu’on lui réponde. Le seul bien qui me reste au monde Est d’avoir quelquefois pleuré Un poème de deuil de Caroline Ramuz Il est des chagrins muets, Des regrets indicibles Qui viennent tranquillement Grossir le flot de nos souvenirs, Comme des ombres Qui donneraient Plus d’éclats à nos joies. Le voile noir, Anny Duperey Le chagrin cadenassé ne s’assèche pas de lui-même, il grandit, s’envenime, il se nourrit de silence, En silence il empoisonne sans qu’on le sache. Faites pleurer les enfants qui veulent ignorer qu’ils souffrent, C’est le plus charitable service à leur rendre. Lire aussi Créez un mandala floral pour rendre hommage à votre défunt PublicitéPoème deuil le récit d’une vie La vie et la mort, Jean Claude Lemesle La vie est comme une flamme qui scintille Alors tantôt elle brille Puis hélas soudain elle s’éteint Cela s’appelle le destin Elle est faite par palier Qu’il faut essayer d’escalader Est-ce l’essentiel De prendre cet escalier qui monte au ciel Mais hélas chaque jour qui passe Est un grand combat et quoi qu’on fasse Tout a une fin Hélas même pour les humains Alors pourquoi penser à demain Les chercheurs essayent en vain De trouver une solution pour rallonger la vie Le corps humain s’use vite et c’est ainsi Alors dans ce monde de douleurs Aux tristes couleurs Un bébé naît il est beau plein de fraîcheur Et un petit vieux ridé dans son coin meurt En partant dans ce monde de l’irréel Ou là-haut tout est immortel Alors quand l’heure du grand départ aura sonné Ce petit vieux prendra cet escalier sans se retourner À lire Une cérémonie personnalisée pour dire au revoir à ceux qu&8217;on aime Des textes célèbres qui racontent la mort Cœur de cristal, Frédéric Lenoir La mort est comme la naissance. Lorsque l’enfant se trouve dans le ventre de sa mère, l’univers se résume à ce qu’il voit, sent, entend, perçoit. Il n’y a donc, pour lui, aucun autre monde imaginable que la chaleur du ventre maternel. Et lorsque vient le moment du Grand Passage, celui de sa naissance, l’enfant est terrorisé il va vers l’inconnu. Quelques instants après être sorti du ventre de sa mère, il se retrouve blotti contre elle ; L’amour maternel le rassure, l’apaise, et il ne tarde pas à découvrir et à aimer ce monde nouveau. Il en va de même à notre mort, lorsque l’esprit quitte notre corps. Une lumière nous apaise et nous conduit progressivement non pas vers une nouvelle vie, car nous ne sommes jamais morts, mais vers un nouvel état de vie. La nuit n’est jamais complète, Paul Éluard La nuit n’est jamais complète. Il y a toujours, puisque je le dis, Puisque je l’affirme, Au bout du chagrin Une fenêtre ouverte, une fenêtre éclairée Il y a toujours un rêve qui veille, Désir à combler, Faim à satisfaire, Un cœur généreux, Une main tendue, une main ouverte, Des yeux attentifs, Une vie, la vie à se partager. La nuit n’est jamais complète. L’adieu, Guillaume Apollinaire J’ai cueilli ce brin de bruyère. L’automne est morte, souviens-t’en. Nous ne nous verrons plus sur terre Odeur du temps, brin de bruyère, Et souviens-toi que je t’attends. 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Ilrestera de toi ce que tu as donné. Au lieu de le garder dans des coffres rouillés. Il restera de toi de ton jardin secret, Une fleur oubliée qui ne s'est pas fanée. Ce que tu as donné En d'autres fleurira. Celui qui perd sa vie
Après avoir, en tant qu’artiste invité, fait entrer l’indicible au Panthéon, le cinéaste David Teboul nous donne en partage, à travers un livre minutieusement pensé, le témoignage recueilli au plus près de celle que Jean d’Ormesson décrivait comme une grande dame d’autrefois dont la dignité et l’allure imposaient le respect ». Dans cet ouvrage qui lui ressemble, elle raconte l’enfance niçoise, l’arrestation, la déportation, le difficile retour des camps, l’indifférence, le désir de vivre, les combats politiques et l’immarcescible empreinte du camp. Times of Israël Le livre est le fruit d’une rencontre et d’une amitié improbables, d’une histoire d’amour pudique et d’une promesse… Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info Inscription gratuite ! David Teboul Improbables, en effet, en tout cas au départ, mais je n’aime pas beaucoup l’expression amour pudique » c’est une histoire d’amitié sincère, intime et légère. Légère car étrangement, même si nous parlions beaucoup de la déportation, avec Simone, ce n’était jamais pesant. Simone marquait de la distance face aux choses elle avait vécu et vu tant d’atrocités qu’elle avait une forme de retenue. Avec Simone, ce n’était jamais pesant » Serez-vous alors d’accord avec l’expression livre-voix » dont on est tenté de gratifier le livre, tant il invite à une expérience synesthésique inattendue sollicitant également l’ouïe du lecteur ? David Teboul. Autorisation Complètement. Je suis vidéaste et j’ai voulu donner à entendre Simone Veil. Entendre quelque chose d’intime qui ne passe pas par le filtre de l’écriture. C’est une parole sans artifices. Pour son entrée au Panthéon, j’ai proposé que l’installation soit sonore. Je ne voulais pas que son visage apparaisse à l’intérieur du monument. Je voulais que sa voix soit entendue. Qu’elle le soit aussi à l’extérieur, dans tout le quartier et au-delà, dans les rues périphériques. Elle m’avait dit J’espère que vous ferez quelque chose de tous ces moments que nous avons passés ensemble ». Le livre est la promesse que je lui avais faite. Il est, lui aussi, conçu pour être entendu. Ce n’est ni un livre de commentateur ni un essai sur Simone Veil. C’est un livre à la première personne dont je suis le déclencheur, celui qui a enregistré la voix, tenté de la faire partager et maintenant, de la faire lire. L’écriture instaure une distance. Ce récit l’abolit. La tradition juive rappelle le nom d’un disparu pour honorer sa mémoire. Le livre est dédié à Albert Bulka, le plus jeune des enfants d’Izieu.… Simone Veil n’a jamais accepté la façon dont les nazis ont, jusqu’à la fin, déporté des enfants tout en sachant pertinemment que pour eux, la guerre était perdue. Le statut des enfants dans les camps l’a toujours particulièrement choquée. Elle m’en parlait souvent. Le convoi 71 avait à son bord cinq cents personnes, dont Simone Jacob, sa mère Yvonne, sa sœur Madeleine et trente-quatre des enfants raflés à la Maison d’Izieu. Albert Bulka avait quatre ans. Il a été assassiné dès son arrivée à Auschwitz. Le processus d’extermination a produit tant d’indifférenciation qu’il m’a paru important de l’incarner dans ce livre à travers le nom de cet enfant. À quoi pouvait-on penser quand on avait dix-sept ans, et que l’on se réveillait dans le camp à l’aube ? » Pourquoi avoir doté le titre de votre livre du doux et rimbaldien aube » ? Rimbaud parle en effet des camps de l’ombre » ndlr Aube, 23e poème des Illuminations mais ce n’est pas ma référence. Elle est ailleurs, dans une question que je n’ai jamais posée à Simone Veil. J’en ai pris conscience alors qu’elle était moins présente et qu’il était trop tard. À quoi pouvait-on penser quand on avait dix-sept ans et que l’on se réveillait dans le camp à l’aube ? C’est dur, la nuit, dans le camp. C’est l’angoisse de la mort, les cauchemars, les rêves. Et le matin ? En tant qu’artiste invité au Panthéon, l’idée m’est immédiatement venue de proposer que toute la cérémonie repose sur l’aube, sans que je puisse vraiment savoir pourquoi. Simone Veil, l’aube à Birkenau »,par David Teboul, aux éditions Les arènes, 288 pages, 20 € Peut-être parce que l’aube est aussi une promesse, pour reprendre les mots de Romain Gary que j’aime beaucoup. Pour tenter de transmettre l’indicible, j’ai refusé les images dont nous sommes submergés. J’ai voulu que cette mémoire, tous ces corps d’hommes, de femmes et d’enfants, entrent au Panthéon et que le son de l’aube à Birkenau pénètre les murs de ce monument de la République. J’en ai fait la minute de silence. Birkenau, juin 2018, cinq heures du matin une aube que le chant des oiseaux rend encore plus angoissante. Quand le président Macron est entré, accompagné des membres du gouvernement, de la famille et des enfants, les portes du Panthéon se sont refermées et à l’intérieur, chacun a pu écouter la nuit à Birkenau. Les portes se sont ensuite ouvertes et ce son est allé jusqu’au Jardin du Luxembourg. Simone Veil était présente dans tout le quartier grâce aux micros qui diffusaient sa voix. Le son a introduit le sentiment de sérénité que je voulais insuffler à cet hommage. pages de l’ouvrage, confiées à un graphiste réputé Bruno Monguzzi, ont été pensées, apprend-t-on, ligne à ligne ». Pourquoi une attention si scrupuleuse a-t-elle été accordée à la forme ? Je voulais un bel objet, pas un beau livre. On ne lit jamais les beaux livres, on les ouvre une fois et on les range dans la bibliothèque. Je voulais qu’on puisse le lire facilement. Simone Veil n’était pas une intellectuelle, elle parlait très simplement. Il fallait un livre léger, qui ne soit pas dans le sacré. Un bel objet, pas un beau livre. On ne lit jamais les beaux livres » Elle n’était pas dans la sacralisation des choses. Il était primordial pour moi de travailler avec un graphiste capable de comprendre le lien entre le son, la voix et les photographies présentes dans le livre, afin de donner une forme à cet ensemble. Il ne fallait surtout pas être dans le fétichisme du livre. Je n’aime pas quand on est chichiteux » avec la Shoah, fût-ce pour de bonnes raisons. Le livre devait ressembler à Simone Veil qui était belle à l’intérieur et à l’extérieur. Il devait aussi ressembler à la promesse que je lui avais faite et à l’intimité de notre lien qui est certainement l’un des plus beaux que j’aie eu la chance de vivre. Des photos d’époques différentes illustrent ce livre dont l’une, prise par vous-même pendant vos rencontres, capte le regard de Simone Veil. Dans Simone Veil et les siens Grasset 2018, la journaliste Annick Cojean décrit des yeux exigeants et lucides, qui avaient vu tant de choses, et dans lesquels passaient parfois des nuages et des ombres qu’elle chassait »… Simone avait un regard très puissant. La première fois que je l’ai vue, c’était en 1979, à la télévision, lors de la diffusion des Dossiers de l’Écran » émission de télévision française créée par feu Armand Jammot, dont le thème était, ce mardi 6 mars 1979 Vie et mort dans les camps nazis ». Le regard de Simone Veil photographié par David Teboul. Autorisation Simone Veil, qui participait au débat, entra ce soir-là dans votre Panthéon personnel. Prélude de votre future rencontre, cette émission ne fut-elle pas également à l’origine de votre vocation d’artiste vidéaste et cinéaste ? C’est un moment magnifique où il y a ce zoom progressif sur son visage. Quelque chose se produit, en plus de l’émotion suscitée par la diffusion d’une série dont les quatre épisodes m’avaient fait pleurer ndlr, Holocauste. C’est un choc cinématographique, émotionnel et érotique. Simone Veil est belle, singulière et elle parle avec une grande liberté de sa déportation. L’enfant que je suis alors saisit quelque chose. Par la suite, Simone Veil ne m’a plus jamais quitté. Cette émission n’a-t-elle pas eu aussi pour conséquence d’interpeller votre judéité ? Dans ces années-là, personne autour de moi n’exprimait sa judéité. À Kippour, on invoquait une maladie pour justifier mon absence. D’ailleurs, à l’école, il était impensable pour moi de dire que j’étais juif. Et quand, ce soir-là, je vois cette femme sublime, de surcroît ministre, parler à la télévision de sa déportation en tant que juive, je bascule… Il vous a fallu attendre la fin des années 1990 pour, jeune cinéaste, lui proposer de lui consacrer un film et obtenir finalement son accord grâce à un argument inattendu. Quelle chutspa s’est-elle donc emparée du jeune artiste subjugué ? Simone me touchait profondément. Je l’ai toujours aimée, avant même de la connaître mais elle ne m’impressionnait pas. Il est plus facile de nouer des liens quand on n’est pas impressionné. Elle m’avait plusieurs fois fait transmettre son refus par son secrétariat. Le jour où elle prend elle-même le téléphone, elle me parle très sèchement. Cela a d’ailleurs été la seule fois où elle a été sèche avec moi. Pourtant, à ce moment-là, je suis convaincu que je vais réussir. Votre chignon, madame » Elle me donne rendez-vous le lendemain à son bureau. Elle arrive très en retard et se confond en excuses, ce qui me plaît bien ! On parle de plein de choses et, fidèle à son sens de la formule, elle me demande soudain qu’est-ce-qui vous intéresse chez moi ? ». Votre chignon, madame ». Dès lors, je redeviens certainement l’enfant qui l’avait regardée aux Dossiers de l’Ecran » et elle redevient la jeune déportée Simone Jacob. Elle me parle de maman, de papa, de ses quinze ans. Très vite, malgré notre différence d’âge et son statut, nous entamons une relation très jeune. J’ai toujours eu le sentiment que c’était la rescapée qui s’exprimait, même quand elle me parlait de l’après-guerre ou que je l’interrogeais sur son combat pour l’amélioration des droits des femmes. Je crois que c’est ce lien à la jeunesse qui nous a unis pendant toute la durée de nos conversations. Ce chignon a fait l’objet d’une séquence devenue culte, dans l’émission de Christophe Dechavanne ndlr Toutes folles de lui », 1986 dans laquelle Simone Veil dénoue ses cheveux. L’animateur nous a confié que le mari de Simone Veil, Antoine, n’avait pas du tout apprécié l’apparition télévisuelle de son épouse en cheveux »… Moi, je l’ai filmée chez son coiffeur et Antoine n’était pas très content ! Il était plus conventionnel que Simone… La raison pour laquelle votre réponse a ébranlé Simone Veil s’explique par le fait qu’aucune femme de son convoi n’avait été complètement rasée… On n’a jamais su pourquoi ces femmes n’avaient pas été totalement rasées. S’il y a eu des survivants, c’est sans doute parce que le typhus a ralenti le zèle de l’administration nazie à l’arrivée du convoi. C’est une chance comme il y en a eu, parfois, au camp. C’est un accident. Les survivants sont des accidents. Peut-être ont-ils été plus solides que d’autres, mais ils sont des accidents. De quelle façon meniez-vous les interviews ? S’agissait-il de conversations à bâtons rompus ? Oui et il nous arrivait aussi de nous contenter de déjeuner, comme les deux amis que nous étions devenus. D’autres fois, je reposais des questions laissées en suspens. Pratiquait-elle une forme de censure ? Non, jamais. Simone Veil demandait-elle à relire vos retranscriptions, comme le font souvent les politiques ? Non, mais elle avait vu mon film ndlr Simone Veil, une histoire française » 2004. Elle me connaissait bien et m’accordait sa confiance. La mère de Simone Veil, Yvonne Jacob à La Ciotat avant la déportation. Autorisation Elle vous raconte son enfance à Nice, l’arrestation, la déportation, le difficile retour des camps, les engagements politiques… Le fil rouge qui relie ces deux parties de sa vie n’est-il pas incarné par sa mère ? C’est fondamental. C’est dans le souvenir de sa mère que Simone Veil a puisé le courage qui n’a cessé de l’animer par la suite. Elle me parlait souvent de la force que sa mère lui avait donnée. C’était un amour passionnel que l’épreuve de la déportation a renforcé et doublé d’une immense admiration. Au camp, la beauté préservée de Simone Veil, dont la chevelure avait été épargnée par le rasoir erratique des kapos, aurait pu susciter de dangereuses jalousies. Or sa beauté l’a aidée, voire sauvée. Etait-elle, à ce moment de sa jeune vie, une incarnation de l’aube à Birkenau ? Comme elle le dit, à son arrivée au camp, Simone avait gardé l’apparence de sa vie niçoise encore proche. La plupart des femmes étaient au camp depuis très longtemps. Les chefs de block, quand elles étaient juives, venaient de l’Est et avaient déjà perdu toute leur famille. Elles étaient redoutables. Alors oui, dans ce non-lieu hors du monde qu’était le camp, je pense que la jeunesse et la beauté ont réveillé, chez certaines, le peu d’humanité qui leur restait. C’est cette perte d’humanité que Ginette Kolinka, camarade de déportation, décèle dans les propos brutaux des kapos que Simone Veil vous rapporte, à l’identique Bah, ceux qui étaient avec vous…, regardez la cheminée, ils sont déjà partis, ils ont été gazés, brûlés. Cette fumée, voilà ce qu’il reste d’eux. » Selon elle, le message de ces gardiennes déportées était dépourvu de cynisme Elles estimaient qu’il valait mieux ne pas se faire d’illusions ». Plus tard, Simone Veil vous dit Dès 1945, je suis devenue, je ne dirais pas cynique mais absolument sans illusions ». Elle reprend les deux mots. Est-ce ça, l’empreinte instinctive, ce quelque chose de sensoriel, d’ineffaçable » qui fait d’elle, selon les mots de Marceline Loridan-Ivens, une fille du camp » ? Oui et c’est la raison pour laquelle Simone Veil était très peu sensible aux idéologies et aux positions extrêmes dont elle se méfiait elle n’avait pas d’illusions sur les choses mais elle n’était pas cynique. Je vous parlais, au début de notre entretien, de la distance qu’elle avait face aux choses. Dans le camp, elle avait été témoin de ce que les hommes avaient été capables de faire. Elle en était restée marquée et toute sa vie, elle est restée une déportée. Ses réactions, épidermiques, étaient liées à ce qu’elle avait vécu. Elle l’exprime très bien dans le livre. Si la victoire éclatante de Boris Johnson acte le Brexit, elle signe aussi la défaite de Jeremy Corbyn, leader politique le plus populaire parmi les Britanniques ayant, selon un rapport publié récemment, des opinions antisémites suscitant dans la foulée les accusations de Jean-Luc Mélanchon à l’encontre du CRIF. Ce soubresaut européen n’apparaît-il pas comme une ironie du sort, voire de l’Histoire, au regard de l’engagement de Simone Veil qui a tant œuvré pour la construction européenne ? Le contexte européen dans lequel Simone Veil intervenait quand elle était en activité était très différent. Je ne peux pas commenter une situation actuelle en son nom et il m’est difficile de faire des liens avec l’actualité. Je n’aime pas voir quelqu’un d’autre se livrer à ce genre d’exercice. Je m’interdis de faire des comparaisons, même si je perçois évidemment certains échos. Et puis, Simone Veil était imprévisible sur les idéologies extrêmes, son raisonnement était facile à deviner mais sur des sujets plus nuancés, elle était très singulière et avait des points de vue parfois surprenants.… Sans verser dans la prosopopée, s’agissant de la réconciliation franco-allemande dont elle fut l’une des promotrices, ne retrouvez-vous pas, dans la récente visite d’Angela Merkel à Auschwitz, l’écho de ce que Simone Veil vous disait au sujet de la mémoire Là-dessus, les Allemands ont vraiment joué le jeu » ? C’est un sujet qui lui tenait à cœur. Bien sûr, les Allemands ont joué le jeu. Ils ne pouvaient pas faire autrement pour retrouver une place parmi les nations et s’inscrire dans la construction de l’Europe. Mais c’est vrai ils ont fait un travail très important aux yeux de Simone Veil en matière d’enseignement dans les écoles. Pour tenir une autre promesse, vous donnez la parole à un camarade de déportation, Paul Shaffer, que Simone Jacob avait rencontré à Bobrek. Elle lui dit, dans le livre Lorsque les jeunes disent qu’ils imaginent, ils n’imaginent’ rien du tout. Cela reste inimaginable », Paul répond À mon sens, il est heureux qu’ils ne puissent pas l’imaginer, parce que les individus qui seraient capables de se représenter une telle réalité seraient des individus dangereux ». Ne trouve-t-il pas là une façon à la fois simple et puissante d’évoquer l’indicible ? C’est une phrase extraordinaire. Ce qui s’est passé dans les camps est tellement barbare et obscène…. Simone disait souvent Les gens ne comprennent pas parce qu’ils veulent faire des comparaisons »… Simone Veil et Paul Schaffer, tous deux rescapés du petit camps de Bobrek oùils se sont rencontrés en 1944. Autorisation Simone Veil, une femme française, élégante, digne, indépendante, libre, parfois rigide et, de façon irréductible, une femme juive, comme en témoigne la phrase ultime du livre Le Kaddish sera lu sur ma tombe »… Une femme profondément juive. Et française. C’est par ce texte de Simone Veil, retranscrit dans le livre, que j’ai souhaité faire commencer la cérémonie du Panthéon. Je l’avais enregistrée. C’était important. Le Kaddish sera lu sur ma tombe Quel était le rapport de Simone Veil à Israël ? Elle le dit très clairement c’est par rapport au camp. Les apatrides, des jeunes femmes d’origine polonaise, tchèque ou slovaque disaient Si on s’en sort, on ira en Palestine ». Chaque fois qu’elle était en Israël où elle avait beaucoup d’amis, ce souvenir et cette émotion remontaient. Je trouve qu’elle en parle très bien dans le livre, notamment lorsqu’elle raconte comment ces gens qui avaient tout perdu, y compris leur nationalité, sont partis au moment de la guerre de 1948 et ont trouvé en Israël ce qu’ils cherchaient. Simone Veil me parlait souvent de ce que ce rêve avait représenté pour les survivants. La force de son lien à Israël tenait aussi à cette histoire-là. Votre actualité est aussi cinématographique et liée à Freud… Il s’agit de Sigmund Freud, un juif sans Dieu ». À partir de sa correspondance, mon film dresse un portrait des Freud et décrit la relation particulière que Freud avait avec sa fille, ainsi que sa relation à son propre père et à la figure de Moïse. Il sera diffusé sur Arte. Et je suis très heureux d’aller le présenter à Jérusalem, à l’occasion du Jerusalem Jewish film Festival ! Et le film sur la Sibérie ? C’est Mon amour », qui va prochainement sortir en salles. C’est un film sur l’amour et le désespoir, au bord du fleuve Amour, même si en russe, Amour est un nom propre qui n’a rien à voir avec l’amour. Au risque de vous entraîner dans un résumé forcément réducteur, la tentation est grande de vous demander ce que vous retenez de Simone Veil… Simone Veil était une femme d’un courage et d’une force exceptionnels. Je retiens aussi l’attention qu’elle accordait aux questions humaines, sa réserve sur les populismes et les idéologies. Pour elle, la mémoire était une question très importante, ainsi que la reconnaissance des Justes. Elle avait à cœur de rendre hommage à celles et ceux qui avaient pris des risques. Simone Veil était très sensible à cette résistance qui a sauvé des hommes, des femmes et des enfants juifs. David Teboul, Simone Veil, l’aube à Birkenau, Les arènes, 288 pages, 20 €
Quatreenfants naissent du mariage d’André Jacob et Yvonne Steinmetz. D’abord, Madeleine, dite Milou, en 1924, qui connaîtra la déportation et dont Simone Veil s’est sentie très proche, jusqu’à sa mort stupide, en août 1952, dans un accident de voiture (le petit Luc, l’enfant que Madeleine venait d’avoir, périra aussi, mais
"Le jardin de ce monde ne fleurit que pour un temps », Et le jour est venu pour nous, de rendre un ultime hommage à cette personne formidable que tu étais et que tu es, Naasson. Nous osons parler au présent, car tu es et resteras dans nos cœurs, jusqu’au jour où nous devrons à notre tour rendre le dernier soupir. Car oui, tu es une personne qui nous est chère, et tu nous manqueras. Toi, qui as toujours su écouter, qui as toujours souris, même lorsque les moments étaient difficiles. Jamais tu ne ... "Le jardin de ce monde ne fleurit que pour un temps », Et le jour est venu pour nous, de rendre un ultime hommage à cette personne formidable que tu étais et que tu es, Naasson. Nous osons parler au présent, car tu es et resteras dans nos cœurs, jusqu’au jour où nous devrons à notre tour rendre le dernier soupir. Car oui, tu es une personne qui nous est chère, et tu nous manqueras. Toi, qui as toujours su écouter, qui as toujours souris, même lorsque les moments étaient difficiles. Jamais tu ne t’es plaint, jamais nous ne t’avons vu de mauvaise humeur ; et en cela tu es un exemple pour nous tous, nous pauvres hommes qui nous nous plaignons sans cesse, pour un rien. Avec toi, nous avons partagé tant de projets et tant d’espoirs. Il y a tant de choses encore que nous aurions voulu faire ensemble. Mais cela semble s’arrêter aujourd’hui et ce n’est plus ensemble que nous allons réaliser ce que tu espérais. Nous voudrions nous souvenir de toi, continuer de travailler à tout ce que tu attendais, à tout ce que tu espérais. Comme un mur, la mort nous sépare, de toi, comme le souffle du vent qui balaie les obstacles, notre amitié, notre affection et notre espérance s’en iront te rejoindre là où désormais tu nous attends près de Dieu. Frère, Rejoins tous ceux que nous avons aimés, Tous ceux qui nous ont déjà quittés. Tu n’es pas mort, tu as simplement arrêté de vivre. Tu ne nous a pas quittés mais tu t’en es allé au pays de la Vie, là où les fleurs plus jamais ne se fanent, là où le temps ne sait plus rien de nous. Ignorant les rides et les soirs, là où c’est toujours matin, là où c’est toujours serein. Tu as quitté nos ombres, nos souffrances et nos peines. Tu as pris de l’avance au pays de la Vie. Nous fleurirons nos cœurs en souvenir de toi, là où tu vis en nous, là où nous vivons pour toi. Et nous vivrons deux fois… Aujourd’hui, nous avons des milliers de feuilles pour t’écrire, te parler de notre vie sans toi, te dire, te dire, te dire des choses qui voudront dire toujours nous avons besoin de toi », si loin de nous, Irremplaçable. Délivrance, enfin, tu as retrouvé ta liberté, toi qui ne demandais qu’à partir, rejoindre ta famille, tes proches, et oui, tous ceux qui constituent aujourd’hui cette grande communauté des victimes et rescapés du génocide des Tutsi à qui tu as voué une grande partie de ta vie, que tu as tant aidé et soigné. Je te remercie pour ce que tu es, une personne juste, attentionné, généreux, gentil…et j’en passe.. Ton altruisme nous a tous ébloui ; tu vivais pour les autres plus que pour toi. Ne pleurons pas de t’avoir perdue, mais réjouissons-nous de t’avoir connue… Ainsi je ne te dis pas au revoir, mais à bientôt. Bon voyage à toi Ami et je te dédie ce poème de Simone Veil pour t’accompagner. Il restera de toi… Il restera de toi ce que tu as donné. Au lieu de le garder dans des coffres rouillés. Il restera de toi de ton jardin secret, Une fleur oubliée qui ne s’est pas fanée. Ce que tu as donné, en d’autres fleurira. Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera. Il restera de toi ce que tu as offert Entre les bras ouverts un matin au soleil. Il restera de toi ce que tu as perdu Que tu as attendu plus loin que les réveils, Ce que tu as souffert, en d’autres revivra. Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera. Il restera de toi une larme tombée, Un sourire germé sur les yeux de ton cœur. Il restera de toi ce que tu as semé Que tu as partagé aux mendiants du bonheur. Ce que tu as semé, en d’autres germera. Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera. »

il restera de toi " de Simone Veil" Ne restez pas " de Stevenson les paroles de "Adieu" célèbre chanson de Fleur-Lise " Les morts " de Jean Paul Sermonte" les yeux " de Sully Prudhomme" La tombe dit à la rose " de Victor Hugo" Vivre et croire" du Père André Marie" Tu es vivant" de André Sève"" La mort " de François Cheng" Quand vous saurez que je sus

2 novembre 2011 3 02 /11 /novembre /2011 1337 Il restera de toi ce que tu as donné. Au lieu de le garder dans des coffres rouillés. Il restera de toi de ton jardin secret, Une fleur oubliée qui ne s'est pas fanée. Ce que tu as donné En d'autres fleurira. Celui qui perd sa vie Un jour la trouvera. Il restera de toi ce que tu as offert Entre les bras ouverts un matin au soleil. Il restera de toi ce que tu as perdu Que tu as attendu plus loin que les réveils, Ce que tu as souffert En d'autres revivra. Celui qui perd sa vie Un jour la trouvera. Il restera de toi une larme tombée, Un sourire germé sur les yeux de ton coeur. Il restera de toi ce que tu as semé Que tu as partagé aux mendiants du bonheur. Ce que tu as semé En d'autres germera. Celui qui perd sa vie Un jour la trouvera. Simone Veil Published by Leya - dans La poésie des larmes QBNAvb0. 358 30 7 66 452 266 157 160 276

poème il restera de toi simone veil